Le lendemain matin. Je me réveille. Je suis seule. Je n'ai aucune espèce d'idée de l'heure qu'il peut bien être, et en fait, ça ne m'effleure même pas. Et même si Il n'est pas là, je suis bien plus sereine que lors de notre première rencontre. Pas de tremblements. Par contre, je cogite... On est quoi ? Samedi ? Et je suis censée faire quoi, là ? Je prendrais bien un café... Et puis j'ai faim... Mais ça se passe comment ? Je ne suis jamais allée à l'hôtel comme ça, moi... Si j'y suis allée deux fois avec mes parents, c'est beau ! Et puis à chaque fois, c'était juste pour une nuit, sur la route des vacances. Et on était très très loin de ce genre d'établissement... Et pour mes autres voyages, c'était toujours dans le cadre des camps que je faisais comme animatrice... Bref, je n'ai aucune idée du comportement à adopter... Toutes ces réflexions, je me les fais alors que je n'ose pas bouger de dessous la couette. Bon... J'ai besoin d'aller au toilette... Va falloir sortir de ma forteresse-couette... Un mot accroché au miroir de la salle de bain : « Je dois passer au bureau. Si tu as faim, appelle le desk. Je viens te chercher pour déjeuner vers 13h au plus tard ». Bon. Ben ça, c'est fait... Et il est... 10h30... Et bien je vais appeler le « desk »... Un coup d’œil dans le miroir, et j’aperçois mon sexe totalement glabre. Ça m'amuse. « Et ben ça faisait un bout de temps que je ne t'avais pas vu comme ça, toi ! ». J'ai l'impression d'avoir un sexe de petite fille ! Je m'installe sur le petit bureau où se trouve le téléphone. Comment on appelle le desk... Il y a un petit fascicule qui explique tout. J'ai l'impression d'être une aventurière qui découvre une contrée inconnue ! Je m'amuse comme une folle ! « La réception, bonjour... - Bonjour, je vous appelle pour savoir comment se passe le petit déjeuner, monsieur... - Je peux vous demander votre numéro de chambre, mademoiselle ? - Euh... (Ouf, c'est écrit sur le téléphone). La 125, monsieur. - Ah ! Et bien le petit déjeuner est servi en salle jusqu’à 10h. Mais dites moi ce qui vous ferait plaisir, et je vous le fait monter immédiatement, mademoiselle. - Et bien... Je peux quand même avoir du café et des croissants ? - Avec plaisir, mademoiselle. Autre chose ? (Ben déjà, des croissants, c'est Byzance, pour moi !) Un jus de fruit, un produit laitier ? Yaourt ? Fromage ? Du bacon, des œufs ? N'hésitez pas, mademoiselle... (Il doit vraiment sentir la nana qui n'a aucune expérience de ce genre d'endroit pour me débiter la carte comme ça!) - Non, merci. Juste le café et les croissants, ça ira. Merci beaucoup » Je raccroche en me demandant si j'ai le temps de prendre une douche avant que mon café arrive... Je suis en train de me préparer pour la douche quand on frappe quelques coups discrets à la porte. Ah ben non... J'ai pas le temps. J'ouvre. Un garçon d'étage avec un plateau. Il ouvre grand les yeux quand je lui prends des mains. Ah... J'ai du faire une bêtise... Trop tard, c'est fait. Je reviens m'installer sur le lit pour déguster tout ça. J'ai vraiment l'impression de « jouer à... ». D'être dans un rôle. Que tout ça cela n'est pas totalement réel. Le téléphone. Je décroche. « Tu es réveillée. Bien. Tu as mangé quelque chose ? - Je suis en train, Monsieur. (Mince... Je l'ai appelé Monsieur... ) - Bien. J'arrive à 13h15. Je te demanderai de descendre. Habille toi simplement. (Bon, il ne relève pas le « Monsieur »...) - Je serai prête. A tout à l'heure » Je fini mon café tranquillement. Douche. Brushing. Maquillage. Marrant, c'est comme si j'avais déjà l'habitude du minimum de préparation pour paraître devant lui. Mais il va falloir que l’on parle pour que je sache comment je dois l'appeler, et dans quelles circonstances. Et puis quel est cette “relation” que je vis avec Lui... C'est space, quand même, non ? Je me scrute dans le miroir en me posant cette question. Bien entendu, pas de réponse... 13h15. Le téléphone. Je descends. Comment fait il pour réussir à être toujours à la minute près. Il m'attend dehors. Tiens, un énorme scooter. J'aurais tout eu ! Mon expression l'amuse. « Le seul moyen d'être à l'heure dans Paris », dit-il en me tendant un casque. Ah ben oui... Quand je vois comment on se faufile dans la circulation. On arrive dans une brasserie. C'est tout petit. Dans un premier temps, je pense qu'il a réservé, car il demande si « sa » table est libre. Mais je me rends vite compte qu'il a ses habitudes ici aussi... On s’installe dans le fond, un petit coin à l'abri des autres clients. « Comment vas-tu, ce matin ? Est-ce que le personnel de l'hôtel a été gentil avec toi ? - Bah, oui. Ils m'ont fait porter le petit déjeuner, car il était trop tard pour le prendre en salle... - Très bien. Et comment te sens-tu ? - Bah... Bien, Monsieur... - Non, je te demande comment tu te sens. » En même temps, il plante ses yeux gris acier dans les miens. Il n'est pas très grand, mais il m'écrase littéralement dans ma chaise. Je sais qu'il veut parler d'hier soir, mais je ne sais pas ce que je dois dire, ni comment le dire. Il s'en rend compte, car il continue : « Si nous envisageons de continuer sur ce chemin, il va falloir que tu apprenne à ne plus me servir ton discours conventionnel. Quand je te demande comment tu te sens, je veux une vraie réponse. Je veux sentir que tu as réfléchi à ma question, et que tu me dis la vérité. C'est primordial. Je t'ai parlé du consentement, c'est une des bases. L'autre, c'est la confiance. Il faudra que tu ais une confiance aveugle en moi. Parce que la plupart du temps, ce sera comme si tu avançais les yeux masqués sur un chemin escarpé. Et pour savoir si je ne vais pas trop vite, trop loin, je dois pouvoir compter sur ta sincérité. Je te repose donc la question : Comment te sens-tu ? » Je me sens comme si le monde se résumait à ce regard, en fait... Je ne sais pas comment dire... A part que j'ai l'impression que rien n'est vraiment réel... « Je ne sais pas comment vous dire, Monsieur... - C'est à dire ? Tu n'arrive pas à mettre des mots sur tes émotions, ou tu ne sais pas comment me dire que tu te sens mal ? » Je suis sûre qu'il sait très bien que c'est la première solution... Je sens qu'il lit en moi, mais qu'il me laisse une porte de sortie. Il me laissera toujours une porte de sortie. Je me lance. Après tout, il me l'a demandé. « Et bien je ne sais pas mettre des mots. Tout est tellement bizarre... C'est comme si c'était une autre moi qui vivait ça, qui agissait et réagissait, indépendamment de moi. Je ne saurais même pas dire si j'aime ou non. C'est juste... Bizarre... - Et est-ce désagréable ? - Non, loin de là. C'est une expérience très intéressante. - Mais il faut que tu sois consciente que si nous continuons, ce sera plus qu'une « expérience intéressante ». - Euh... Justement... C'est quoi ? - C'est à dire ? - Et bien ce qu'il se passe, là... C'est quoi ? C'est une liaison ? On est amant ? On est « ensemble » ? » Petit sourire en coin si caractéristique de son amusement. « Ce n'est rien de tout ça. Enfin, c'est en même temps tout ça, et quelque chose de totalement différent. En tout cas, nous ne sommes pas « ensemble », selon le code social habituel. Je t'ai dis, je cherche ma soumise. Ce que je te propose, c'est ce qu'on appelle un « lien ». Qu'entre toi et moi se noue une relation hors norme. Intense. Que je ne peux pas, et ne veux pas, avoir avec ma femme. Qui sera donc clandestine, mais pas pour autant futile. Je te ferai connaître, si tu le veux, des sensations unique. Ce sera un voyage au plus profond de ton âme. Une introspection de ton côté sombre. Tu y verras ce que tu es, ce qu'est l'humanité. Tu te contempleras dans les abysses. Mais à tout moment, tu tiendras ma main. Ce sera ça, nous deux. Ta main dans la mienne. Et je te guiderai pour faire sortir de tout ça le diamant que je pressens.» Mon Dieu... Me voilà un diamant, maintenant... J'avale difficilement. Tout en parlant, il s'est avancé vers moi au dessus de la table, et je m’aperçois que je n'étais plus dans ce restaurant la seconde d'avant... Il hèle le garçon « Je vais te laisser intégrer tout ça. Mangeons. » A suivre...
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Août 2022
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