J'ai lâché ta main...

J'ai laché ta main... Toi, tu l'as sans doute fait depuis bien longtemps... Je ne peux pas savoir, puisque tu ne me parle plus... Ton silence s'installant comme un crépuscule... Si doucement qu'on ne se rend pas de suite compte que la nuit sera bientôt là...

Il s'est insinué en moi petit à petit. Éteignant, lampe après lampe, les lumières qui jalonnaient notre histoire. Jusqu'à ne plus voir clair. Jusqu'à ce que les ténèbres de mon chagrin m'envahissent.

La nuit n'a jamais été plus noir qu'à ce moment là. Même pas une lueur qui aurait pu me guider. Toutes les étoiles que tu mettaient dans mes yeux s'étaient éteintes aussi... Alors j'ai pleuré.

J'ai pleuré "Le jour défunt, avec conscience et bonne volonté" comme disait Marguerite dans ce texte qui t'avait tant plu. Un texte lumineux qui parlait si bien de nous...

J'ai longtemps cherché à retrouver ton chemin dans cette ombre. Appelant dans le noir. De loin en loin. Pour ne pas risquer de masquer ta réponse. J'ai trouvé milles excuses à ton silence.

Et je me suis arrêtée. Je n'y voyais rien de toute façon. Aveuglée par ton silence et mes larmes.

J'ai levé la tête, et j'ai lancé mon dernier appel. Je savais que je voulais que ce soit le dernier. Il n'y a rien eu de définitif dans les mots, mais dans mon intention. Pour te dire combien il était injuste de me laisser ainsi dans cette obscurité insondable. Combien je m'inquiétais de ce silence.

Bien sur, je n'ai reçu aucune réponse. Rien que mes sanglots.

Et enfin, même les sanglots se sont tus.

J'ai alors pu sécher mes joues et relever la tête. Et j'ai vu les première lueurs de l'aube. Une aube sans toi, mais pas vide.

Je peux me relever, maintenant. Et marcher vers cette aube. Je peux envisager les jours qui passent sans toi, même s'il y aura d'autres nuit, peut-être. Mais je ne te chercherai plus vraiment dans celles là. Je fermerai les yeux, et je les laisserai passer.

Parce que je t'ai lâché la main.

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