Idée reçue n°1 : “Le BDSM n’est pas pour moi parce que me faire fouetter et humilier, ou le faire à mon/ma partenaire, trop peu pour moi !”
En gros, le BDSM, c’est que de la douleur ou de l’avilissement. . Faux. Déjà, pour commencer, il ne faut pas tout mélanger. Si BDSM veut dire Bondage/Discipline/Domination-soumission/Sado-Masochisme, c’est parce que cela représente les principales “ingrédients” du cocktail de la relation BDSM. Mais chaque couple BDSM (j’entends par là le couple personne Dominante/personne soumise, quelque soit leur lien en dehors de ce rapport) va utiliser ces ingrédients pour faire son propre cocktail. Il va en va de même pour la quantité de chaque ingrédient, et des pratiques qui vont permettre de l’exprimer. Non, une relation purement D/s (oui, normalement, on écrit le D en majuscule et le S en minuscule) n’est pas basée sur l’humiliation ou l’avilissement de la personne soumise. Une relation D/s est basée sur un positionnement inférieur consensuellement consenti et acceptée, et exprimée d’une multitude de façon différente. L’humiliation et l'avilissement n’étant qu’une des nombreuses possibilités. De même pour un couple SM (là, les deux sont en majuscule, car le Sado-Masochisme n’est pas forcément un rapport de Domination/soumission). Le sadique ne va pas forcément percer, flageller, fouetter au sang le masochiste. Tout dépend le degré d’intensité recherché de chacun. Idée reçue n°2 : “Les gens qui font du BDSM sont des pervers psychopathes qui ont clairement un problème mental ” Et la variantes “Il faut avoir eu une enfance marquée”... Faux Les personnes pratiquant le BDSM sont des gens tout à fait normaux, ayant juste envie de relation hors normes. Si vous avez l’occasion d’aller dans un munch, vous verrez que les pratiquants BDSM sont des gens terriblement ordinaires. Un photographe à d’ailleurs fait un travail très intéressant à ce propos. Je vous propose de le découvrir en suivant ce lien : https://www.huffingtonpost.com/entry/bdsm-photos_us_5a565999e4b03bc4d03d6ad8 Idée reçue n°3 : “Le BDSM c'est uniquement du sexe hard, tout le temps et avec tout le monde” Ou encore : “Le BDSM et le libertinage, c’est pareil, non ?”, “Une bonne fessée et hop on baise”, “une soumise doit se faire baiser à la chaîne à l'arrière d'une camionnette”, “une soumise doit accepter toute pratique sexuelle, sinon faut la forcer et elle finira par dire oui”, etc… Ou même l’inverse “Une personne Dominante ne doit jamais sexer avec sa personne soumise” Faux. Dans les deux cas. Le BDSM intègre immanquablement une donnée sexuelle, car le plaisir, même cérébral, que les protagonistes vont retirer des pratiques peut avoir une expression sexuelle dans la jouissance de l’un des deux, voir des deux. Mais en aucun cas la génitalité n’est obligatoire (ni interdite). Elle est un choix dans l’expression du BDSM propre à chacun, et librement consentit au sein du couple BDSM Idée reçue n°4 : “Les soumises sont des femmes effacées, faciles. Et les soumis des hommes faibles” Ou encore : “La soumise et une femme effacée doublé d'une salope qui accepte tout de n'importe qui”, “Une personne soumise est quelqu'un de faible qui a besoin qu'on lui dise quoi faire et comment…” Faux. Une personne soumise n’est pas une carpette dans la vie ! Certain(e)s sont même des personnes très influentes, ou ayant de grandes responsabilités ! Et justement, l’inversion des rôles leur permet de trouver un certain équilibre, de lâcher prise. Et pour arriver à ce lâcher prise, il faut justement une très grande force de caractère. Une personne soumise ne se soumet qu’à son seul Maître ou sa seule Maîtresse. Et pas à n’importe qui. Idée reçus n°5 : “Le BDSM? une claque sur les fesses, un collier à clous, quelques mots crus aboyés et tu emballes toutes les soumis(es), naïfs(ves) un peu barje qui s'imaginent héro(ïne)s dans "50 nuances de Gray", que tu veux." ou encore : “Un(e) Dom(e) doit juste frapper très fort c'est simple”, “Je vais devenir maître comme ça j'aurai une bonne salope a dispo pour tous mes délires sans le dire à ma femme bien sûr.”, En tant que maître je peux tout me permettre y compris prendre plusieurs soumises. Elles n'ont qu'à obéir et je les sollicite quand bon me semble” Faux. Se lancer dans une relation BDSM demande du temps et de l’implication. La relation BDSM n’est pas le moyen d’assouvir toutes ses envies et fantasmes, au détriment de ceux de son/sa partenaire. Cela implique une grande responsabilité. Et la première de toute étant d’accepter que lorsque l’on commence, même si on se connaît très bien, une personne Dominante doit apprendre. Pas seulement les techniques. Mais surtout, avant de vouloir Dominer une personne soumise, il faut savoir se dominer soi même. Le BDSM est une école exigeante qui demande beaucoup d’échange et de réflexion afin de toujours évoluer, faire évoluer et ce, tout au long de sa vie. Idée reçue n°6 : “Si tu n’aime pas le [shibari][fouet][martinet][autre. Rayez les mentions inutiles], tu n'es pas un vrai pratiquant.” Faux. Le BDSM ne se résume pas à un ensemble de pratiques qu’il faudrait toutes affectionner. Une phrase d’un ami Dominat résume très bien “Tout est envisageable, rien n’est obligatoire”. Idée reçue n°7 : “Une Domina, c’est une soumise qui n’a pas encore trouvé son Maître” Ou encore “De toute façon, une personne soumise, ça ne peut être qu’une femme. Et l’homme sera un Dominant”. Faux La nature de Domina(nt) ou de dominé(e) n’est pas une question de genre. Dans le BDSM, on trouve toutes les “combinaisons” possible. Idée reçue n°8 : “Les pratiquants BDSM ont un regard péjoratif sur les ‘Vanilles’ !” Faux. Enfin, peut-être certains l'ont. Il y a des cons partout, même dans le BDSM… Mais en règle générale, les personnes de la scène BDSM ne vont jamais dénigrer les vanilles. Par vanille, on entend les personnes qui ne pratiquent ni ne vivent le BDSM. Or, sauf de très rares exceptions, tous les pratiquant aujourd’hui ont été vanille hier. Donc, à moins de renier sa condition passée, il n’y a aucune raison de mal considéré les personnes vanilles. De plus, nous ne vivons pas dans un monde clos, enfermé en permanence dans nos Donjons… Nous vivons une vie tout à fait classique, et rencontrons au quotidien des personnes du milieu ou non… J’ai même un scoop pour ceux qui pensent que nous regardons les “vanilles” avec condescendance : nos amis, pour la plupart, sont vanilles ! Si si ! Etre pratiquant BDSM c’est être respectueux de soi, mais aussi des autres. Nous souffrons énormément de l'intolérance de certains à l’égard du BDSM. Ce n’est pas pour agir de la même manière en retour. Le seul moment où nous pouvons donner l’impression de montrer de la condescendance, c’est quand nous avons en face de nous une personne “vanille épicé” (pratiquant très occasionnel) qui ne mesure pas les enjeux d’une pratique BDSM, même ponctuelle et ludique, et que nous nous permettons de lui expliquer que ces pratiques n’ont rien d’anodin cependant. Mais face à une personne ne se servant des pratiques BDSM que pour épicer (d’où le nom) sa vie sexuelle, mais conscient des enjeux, aucun pratiquant sérieux ne sera désobligeant. Idée reçue n°9 : “Je suis bien trop tendre pour aimer le BDSM” Ou “Il ne peut pas y avoir d’avoir de sentiments dans une relation BDSM. Parce que sinon, ça serait pris pour de la faiblesse de la part de la personne Dominante” Faux. Les couples BDSM se montrent beaucoup de tendresse. Et c’est d’autant plus vrai pour les couples partageant en plus un lien sentimental. La tendresse et la complicité d’un couple BDSM est exprimée de façon ultime, justement. Et c’est dans son expression que cela peut ne pas plaire. La tendresse et les sentiments s’expriment en séance dans la pratique elle même, celle-ci n’étant que le reflet des envies communes et recherchées des deux protagonistes. Mais aussi en dehors, dans l’after-care, dans les attentions de tous les jours,etc… En aucun cas, un couple BDSM ne peut se construire sans cette complicité ni cette tendresse. Idée reçue n°10 : “Un Dominant peut soumettre facilement une femme par la force physique. Une Domina non” Faux ! Déjà, même si il peut y avoir en effet des différences dans l’expression de la Domination, homme qui soumet une femme par la force physique est juste un sale type. La Domination est un art subtile. Pas une affaire de brute. Une personne Dominante, quelque soit son sexe) va soumettre une personne soumise par l’évidence de sa position de Dominant(e). Cela peut passer par différents biais, suivant les goûts de la personne soumise. Certaines seront sensible à une carrure imposante. D’autre à un regard d’acier, d’autre encore aux inflexions d’une voix. Mais en tout état de cause, c’est avant tout pour une force de caractère hors du commun. Et je connais des Dominants de carrure “frêle” qui vous clouent au sol d’un simple regard. Comme des Dominas qui pourraient mettre KO n’importe quel homme… Idée reçue n°11 : “Contrairement à une Homme qui Domine une femme, pour Dominer un homme, Une femme doit avoir son accord, ou exploiter une faiblesse” Faux ! Pour que l’on puisse parler de BDSM, il faut TOUJOURS que la personne Dominante ait l’accord de la personne soumise. Sinon, c’est un abus. Quelque soit le genre de l’un ou de l’autre. De plus, encore une fois, penser que les hommes soumis sont des hommes faible est une énorme erreur ! Une personne soumise doit avoir une vraie force de caractère. Et un homme soumis n’y déroge pas. Car si les femmes sont souvent en position de soumise dans notre société patriarcale, il est loin d’être évident d’accepter d’assumer cette position d’homme soumis dans cette même société. Idée reçue n°12 : “De toute façon, la Domina ne fait que ce que veut le soumis, contrairement aux Dominants !” Faux ! Parce que dans tous les cas de figures, la personne Dominante ne fera rien que n’accepte la personne soumise. Et l’éducation de la personne soumise vise à la faire grandir. Devenir celle qu’elle est vraiment, dans un échange avec la personne Dominante. L’un l’autre se façonne, réciproquement. Sans intervention du genre. Idée reçue n°13 : “Les Dominas doivent être sexy. Mais les Dominants ne font pas forcément attention à leur aspect physique” Faux. Le relation BDSM est aussi une relation de séduction. Dans les deux sens. Dans cette optique, chacun verra midi à sa porte en matière de mise physique et vestimentaire. Mais ce stéréotype est juste une ineptie. De même le stéréotype inverse pour les hommes, qui veut que tous les Dominants vivent en permanence en costume 3 pièces… Idée reçue n°14 : “Les Dominas ont une revanche à prendre sur les hommes” Faux ! (également quand il s’agit d’un Dominant !) Si une personne Dominante utilise le BDSM pour se “venger” sur le sexe opposé, c’est que cette personne n’a rien compris à ce qu’est une relation BDSM, et ne pourra instaurer qu’une relation malsaine ! Idée reçue n°15 : “Il y a des types bien définis de Dominas. Ces types ne font que répondre aux fantasmes des hommes” Faux Même s’il peut se dégager des grands groupes de style de Dominas, une Domina est avant tout une femme avec ses désirs et ses fantasmes propres. En un mot, sa personnalité. Et elle va développer sa nature de Domina dans les sens de cette personnalité. Il y a donc autant de “Type” de Domina qu’il y a de Domina. Idée reçue n°16 : “C’est n’importe quoi de vouloir vivre une relation 24/7 dans notre société, avec le travail, la famille.” Faux. Vivre une relation en 24/7 ne veut pas dire vivre nue, à 4 pattes en permanence. Cela veut juste dire que l’on considère son partenaire comme son/sa Maître(sse) dans une relation complète et permanente. Pas que l’on est en séance 24h/24. Certains couples en 24/7 ne vivent d’ailleurs pas ensembles, pour divers raisons. Idée reçue n°17 : "Le BDSM est un monde de gens puissants et fortunés, beaux vêtements, belles bagnoles et soirées dans des hôtels particuliers ou de grandes propriétés" Faux. Il est vrai que la scène BDSM génère nombre de fantasmes à ce niveau, entretenus par cinéma et une certaine littérature. Mais non, le BDSM n'est pas réservé aux patrons du cac40, ou encore une société secrète, genre "Franc Maçon", ou autre... Dans le BDSM sont représenté toutes les catégories socio-professionnelles possibles et imaginable. Du demandeur d'emploi au... Le BDSM que je défends est élitiste, certes. Mais pas au niveau des moyens financiers. C'est dans le fait que le BDSM demande réflexion, patience, engagement, sincérité, remise en cause perpétuelle, droiture, etc, qu'il est élitiste. Par contre, il est vrai que certaines soirées sont organisées dans de beaux endroits. Ou encore vont exiger un dress-code qui demande un minimum d'élégance. Mais comme dans n'importe quelle soirée "vanille", où vous n'entrez pas non plus si vous êtes mal habillé. Idée reçue n°18 : "En plus, le Maître fait un contrat à la soumise qui l'oblige à plein de trucs, tout le temps, même dans les moindres détails de sa vie quotidienne !" Faux. Oui, le contrat existe. Mais déjà il n'est pas réservé à la relation Maître/soumise, mais vous le devinez, on peut le retrouver dans toutes les "combinaisons" possible, la relation BDSM n'étant figée dans un schéma genré comme dit plus haut. Ensuite, il n'est absolument pas obligatoire, et certains couples BDSM n'en on pas, voir ont un contrat verbal. Et surtout, même si on trouve des contrats types sur le net, il est propre à chaque couple BDSM. Il est longuement discuté entre la personne Dominante et la personne soumise. Et n'y figure que ce que les deux acceptent. Il comporte les droits et les devoirs de la personne soumise, certes. Mais également obligatoirement ceux de la personne Dominante. Et l'étendue de ces droits et devoirs (en séance uniquement ou de façon plus large dans d'autres aspects de la vie quotidienne) est propre à chaque couple BDSM. Voilà… Je me doute bien que je n’ai pas fait le tour des idées reçues totalement erronées sur le BDSM, mais vous avez là le panel des plus fréquentes. J’espère que cet article vous aura éclairé sur les généralités du BDSM. N’hésitez pas à le partager si vous pensez qu’il peut aider d’autres personnes à comprendre notre monde. Merci à mes lecteurs qui m’ont aidé à compléter ces idées reçues (Je ne vous cite pas tous, pour être sûr de n’oublier personne) Si vous voulez aller plus loin dans la connaissance du BDSM, vous pouvez lire les articles dans la section “Le Monde Fabuleux du BDSM” ou encore me rejoindre sur les espaces de discussion que je fréquente sur les réseaux sociaux. Pour les termes que vous ne connaissez pas, vous avez à votre disposition mon "Glossaire du BDSM" Enjoy ! Illustration ©Shibarigg, avec son aimable autorisation. Retrouvez son blog ici : https://shibarigg.com/
3 Commentaires
La Fille de Mars
3/5/2019 01:53:39
Merci beaucoup Sophie !
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Loubertine
4/4/2022 23:34:07
Hummmm...j'aime beaucoup..
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