Depuis quelques jours, les langues se délient... Les femmes parlent... Et le monde s'offusque dans une belle unité... Comme toujours... On met son avatar en noir, on fait des hashtags... Et après ? Enfin, j'aurais même tendance à dire « Et avant ? ». Parce que bon... C'est pas d'hier. Vous allez de nouveau me dire que oui, mais là, c'est différent. Les femmes parlent.
Oui. Ça pour parler, elles parlent. Mais ce sont des stars, des politiques, ou des gens travaillant dans ce milieu. Des gens du « show-biz ». On peut s'offusquer avec bonne conscience, parce que nous, si on avait était témoin... Oui ? Quoi ? Vous n'auriez pas laissé faire ? Déjà, il faut le voir. Et quand on est victime d'une agression ou de harcèlement sexuel, on ne le dit pas forcement. On a même plutôt une fâcheuse tendance à bien bien le cacher... Ensuite, voir quoi ? Un viol ? Là, j'espère que vous auriez bougé, oui. Encore que... Il y a des précédents. C'est même une théorie psy. La dilution de la responsabilité*. « Ben non, j'ai rien dit... Mais les autres non plus ! » Et sinon, les « petites agressions » au quotidien ? Le chef de service aux mains baladeuses ? Le jeune qui insulte une fille qui refuse de lui donner son « 06 » ? Il y a peu, j'avais écrit un article pour la journée des droits des femmes (« Décidément, c'est ma journée ». 8 mars... Qui n'est pas... Bref, vais pas encore me répéter...) sur le sexisme ordinaire. Là, ce sont les « agressions presqu'ordinaires » dont je vous parle. La première, j'avais 13 ans. (Non, je ne vais pas céder à l'effet de style qui veut que la victime parle au présent, histoire de vous impliquer encore plus dans l’empathie...). J'étais allé voir E.T. au cinéma avec ma mère. Absorbée par le film, je ne sais pas quand il avait mis sa main sur ma cuisse par dessous l'accoudoir... Mais c'est quand il a commencé à la caresser que je l'ai senti... Panique totale à bord. On ne parlait pas de ce genre de chose, à cette époque (on m'avait bien dit de ne pas monter dans une voiture avec des inconnus, ni d'accepter de bonbons non plus... Mais bon...). En regardant la main, j'ai vu que c'était un adulte. Encore pire... Je n'ai osé rien dire... J'ai retiré la main. Il l'a remise. Je l'ai retiré. Il l'a remise. Je l'ai retiré, et j'ai reculé vers ma mère. « Maman... » « Chut ! Après ! »... Bon, ça c'est fait... C'est vrai qu'on ne parle pas au cinéma... J'ai profité d'un moment où j'avais reculé sa main encore pour rouler en boule mon blouson, et le mettre entre lui et moi, doublure au dessus. Pantalon en velours vs doublure en « moumoute », il n'a pas fait attention. Et a fini le film à caresser mon blouson. Je n'en ai jamais parlé. A personne. De toute façon ? C'était passé... A 20 ans, le frère de mon propriétaire, qu'il avait envoyé prendre le loyer, et qui est sculpteur, que je connais un peu, me dit que je suis belle. Qu'il me voit bien comme modèle pour lui... Mais pour ça, il faut que je me déshabille, pour qu'il voit mieux... Pourquoi me méfier ? C'était le frère de mon proprio qui était un monsieur charmant... Je me suis mise en sous vêtement. Il s'est approché « Je te touche pour les proportions, hein ». Comme il a commencé de façon quasi médical, ça allait. Et puis les caresses sont venues. En fait, je ne m'en suis aperçue que lorsqu'il a touché mon sexe à travers ma culotte. « Oh mais c'est tout chaud. ». Il m'a masturbée. Je ne pouvais pas bouger. Je n'avais pas de plaisir, je ne bougeais pas, ne gémissais pas. C'est ce qu'on appelle « la sidération »**. Il a arrêté après quelques minutes, m'a dit de me rhabiller, qu'il en savait assez. Que je pouvais venir quand je voulais à son atelier. Bien sûr, je n'y suis jamais allée. Je ne l'ai jamais dit à personne. Après tout, il ne m'avait pas fait de mail. Il ne m'avait même pas retiré ma culotte ni pénétré... Je passe sur mes années en restauration, où j'ai subit ce que j'appelle le « Syndrome de La Madelon », qui fait qu'une serveuse doit supporter les mains baladeuses de ces messieurs, les remarques grivoises, les invitations divers... De me faire insulter parce que je refuse de partir avec ce type qui m'a attendu à la sortie, ou qui nous suit pour aller à la même boîte que nous, et que l'on rembarre... Mais bon... C'est pas si grave... Y a pas mort de femme... De l'avis même des témoins... Et il y a peu, à Paris, au retour de mon démontage d'exposition... J'étais obligée de rentrer en métro, en pleine heure de pointe. Option boite de sardines. Je sens bien un type qui se colle à moi. Mais comme j' étais aussi collé à la personne devant moi... J'ai juste mis ma main dans la poche, histoire qu'il ne me pique pas mon portable... Et là, j'ai senti qu'il se collait un peu plus... Et surtout, qu'il bandait. Il s'est masturbé en se frottant sur mes fesses. Si fort que je l'ai même senti jouir dans son pantalon... Je n'ai rien fait. Déjà car j’étais en totale impossibilité de bouger, de part le monde qui nous serrait de toute part. Et puis s'il avait un couteau ? Personne ne le verrait me planter... Ma station est arrivée, je suis descendue, et j'ai tracé vers mon train... Je n'ai rien dit... A quoi bon ? Les flics vont me rire au nez, avec mon « frotteur »... Il ne m'a pas fait de « mal », et ce n'est pas moi qui me retrouve avec un slip tout poisseux... Alors c'est bien de dénoncer à posteriori. Mais ceux qui connaissent mon caractère savent que je ne suis pas du genre à me laisser faire sans rien dire. Mais pourtant, je n'ai rien dit... Dans plusieurs cas, il y avait des témoins qui ont tourné la tête. *** Dans le même cas de figure que moi, certaines ont parlé. Et n'ont pas été écouté. Donc, oui, il faut que les personnes agressées parlent... Mais il faut qu'elles n'aient pas l'impression que tout le monde va s'en foutre, de leur histoire. Il n'est pas temps seulement de manifester sa sympathie sur les réseaux sociaux. Il est temps de ne plus tourner la tête. Plus temps de « regarder ailleurs ». Il est temps de réagir en direct ! De ne pas minimiser les faits. Vous allez me dire que c'est une soumise qui parle. Que de toute façon, je suis habituée à « subir ». Justement non. Une soumise ne l'est qu'à son Maître, qui la respecte. Il ne laisse personne lui manquer de respect. Directement ou indirectement. Une personne Dominante ne laissera jamais une autre personne subir une agression quelle qu'elle soit dans bondir. Et il serait temps que les « vanilles » en prennent de la graine ! * https://psychologie.savoir.fr/psychologie-dilution-de-responsabilite/ ** http://www.madmoizelle.com/sideration-agression-sexuelle-615413 *** http://projetcrocodiles.tumblr.com/post/86299616713/pour-plus-de-clart%C3%A9-jai-chang%C3%A9-un-peu-de
3 Commentaires
Solana,
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Lhøm
27/10/2017 12:17:37
Bonjour,
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10/11/2017 16:40:56
Un avis à lire...
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Août 2022
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