Pour ma part, j'estime qu'il n'y a qu'un seul BDSM (même si je suis bien consciente que cette phrase va en choquer plus d'un(e). Mais je fais confiance à votre intelligence, et à votre envie de comprendre mon point de vue, pour lire la suite avant de montrer aux créneaux...). C'est dans son expression au sein du couple, que l'on va trouver toutes les nuances de cet art de vivre. (Sauf, bien entendu, celles de gris, bien trop fadent, alors que les vrais nuances du BDSM sont tellement plus chatoyantes !) Par contre, pour moi, tout n'est pas BDSM... Mais une fois que j'ai dit ça, vous n'êtes pas plus avancé. Et au fil des discussions ici et là, il m'est devenu indispensable de réfléchir de façon concrète sur ce qu'était pour moi le BDSM, et ce qui me permettait de dire ce que j'estimais, en mon âme et conscience, en être ou pas... Et c'est le fruit de cette réflexion que je vous livre dans cet article Image création ©LaFilleDeMars2019 pour cet article - No Use / No copy Déjà, il apparaît évident que le BDSM n'est pas un catalogue plus ou moins fourni de pratiques, ni seulement du sexe.
Non, donner une fessée alors que l'on prend sauvagement sa/son partenaire en levrette n'est pas du BDSM. Attacher son ou sa partenaire, lui bander les yeux, n'est pas du BDSM. Le sexe plus ou moins hard non plus. Et si la Domination sexuelle peut être une façon de vivre sa vision du BDSM, ce n'est pas "LE" BDSM. Vous allez me répondre « Oui, mais vous prônez toujours la maîtrise du geste pour la sécurité. Donc, les novices qui vont commencer par ces pratiques softs ne font pas de BDSM ? » Ben si... Dans ce cas, c'est du BDSM. Ce le sera même tout au long de la vie de certains couples, tous n'étant pas sadomasochiste, et étant plus intéressés par le lien D/s. Ah oui... Ça se corse, là, tout de suite... Et pourtant, c'est justement là que ça se simplifie... Et je reprends ma phrase de départ qui dit que le BDSM n'est pas un catalogue de pratiques. Les pratiques sont parties intégrantes du BDSM, la partie émergée de l'iceberg je dirais. Mais elles ne sont pas « LE » BDSM... Le BDSM est pour moi un état d'esprit. Le BDSM s’appuie sur une relation équitable, mais non égalitaire entre deux personnes qui s'entendent sur les bases de cette relation. Et des règles, des codes et un protocole, quel qu'ils soient au sein du couple, sont là pour permettre le fonctionnement de cette relation. Pour que la relation soit une relation BDSM, il faut qu'il y ai un lien fort, un respect mutuel, une envie et un axe de progression profonds. Cette progression ne se bornant pas à plus d'endurance ou de satisfaction dans les pratiques. Mais bien à élever les personnes Dominantes et soumises jusque dans leur vie de tous les jours. Une relation BDSM aura donc une vision global des individus en présence, rassemblant leurs envies, leurs besoins et leurs craintes pour les faire réellement évoluer dans cette globalité. Le BDSM part d'une réflexion sur soi-même, son rapport au monde et aux autres. Sur le constat qu'il va manquer une dimension particulière pour être totalement soi et s'épanouir.Pour les personnes soumises, ça va être la nécessité de remettre son corps et son âme entre les mains d'une personne qui va en prendre soin et l'élever, de s'en remettre totalement à elle et à son bon vouloir. Ça peut se concrétiser par le fait de chercher à repousser ses limites en matière de douleur. Apprendre à se contenir, à être patiente. Apprendre à lâcher prise. Se mettre au service de celle qu'elle va reconnaître comme sa personne Dominante. Etc, etc... Pour la personne Dominante, cela va prendre la forme d'un désir puissant de prendre en charge une soumise. Je dis bien « prendre en charge », et non « Dominer ». Parce que la Domination sera ce qui découle de cette prise en charge. La mener au plus haut de leurs possibilités à tous les deux, pour leur plaisir mutuel. Oui, en effet, il est question de plaisir MUTUEL. Et c'est là que le volet consensuel du BDSM entre en jeu.Les sévices divers pratiqués sur la personne soumise ne sont pas là pour la seule satisfaction du Maître ou de la Maîtresse. Même si on entend de la bouche même d'un personne soumise que seul compte pour elle la satisfaction de son Maître, c'est l'intonation qui va nous donner une indication sur le fait que ce soit du BDSM ou non. Si on sent que la soumise y trouve satisfaction profonde et fierté, il y a de grandes chances que ce soit du BDSM.Mais... Oui, « Mais ». Parce que, pour moi toujours, la satisfaction évidente des protagonistes ne suffit pas. Il ne suffit donc pas d'avoir des pratiques dites BDSM, dans un esprit consensuel, pour que ce soit du BDSM. Les jeux d'impacts légers, le bondage soft, etc, que certains pratiquent très ponctuellement uniquement pour épicer leur vie de couple, comme je l'ai déjà dit plus haut, n'est pas du BDSM. Pratiquer systématiquement avec des personnes Dominantes différentes en dehors de tout lien, comme on va faire une séance de piscine ou de gym, juste pour se défouler, c'est une prestation de service, pas du BDSM. Certaines pratiques hard, certaines exhibitions, certains comportements, même si on sent la satisfaction des personnes en présence, si elles n'ont pas cette racine profonde de réflexion sur soi et l'autre et leur élévation, leur progression, n'auront rien à voir pour moi avec du BDSM. Si elles sont systématiquement dégradantes, tant dans les paroles, dans les actes, et dans la représentation qu'on en donne, sans qu'au final, on sente une réel fierté de la personne Dominante, et juste une acceptation à la limite de la passivité de la part de la personne soumise ; S'il semble évident que seul la dimension sexuelle prévaut ; Si on a l'impression d'une fuite en avant dans des pratiques toujours plus hardcore, toujours plus dégradantes sans que l'on distingue une quelconque évolution et élévation de la personne. Si donc ces points (et d'autres que je dois oublier, mais vous avez compris l'esprit de ma démarche), seuls ou cumulés, sont ce que donne à voir une personne ou un couple, pour moi, ce n'est pas du BDSM. Ce qui ne veut pas dire que je condamne ces relations. Loin de moi cette idée. Chacun trouve son plaisir où et comme il veut. Cependant, pourquoi vouloir à tout prix appeler ça du BDSM ? Pour se sentir appartenir à une « communauté » ? Pour justifier ses perversités personnelles (sans connotation négative) ? Le BDSM est « hype ». Le BDSM est « mainstream ». Le BDSM est dans l'air du temps. Il l'avait déjà été dans les années 90. Il le sera encore à l'occasion dans les siècles à venir. Je sais que je me répète, mais ce « chacun son BDSM » devient l'argument pour justifier tout et n'importe quoi, comme si le BDSM était un label de qualité qui donnait à une relation ses lettres de noblesse. Je trouve cela vraiment dommage, chaque relation étant belle en soit, sans avoir besoin d'une appellation particulière...
3 Commentaires
J'adore : " « Chacun son BDSM »... Hors, il n'y a qu'un seul BDSM. ". Cette phrase est une phrase bateau, cela permet justement de ne pas se remettre en cause, de valider ce que l'on fait, et du coup de se mentir à soi-même. Je suis d'accord, il n'y a qu'un seul BDSM, même si Il peut y avoir des variantes.
Répondre
Gosh
1/10/2017 17:15:54
C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases...
Répondre
Bonjour,
Répondre
Votre commentaire sera affiché après son approbation.
Laisser un réponse. |
Mots Clefs
Tous
©LaFilleDeM@rs.
(english bellow) Site réservé à un public majeur et averti. Tous les contenus (Textes, Photos, images) du site sont placés sous la loi de la propriété intellectuelle. Les utiliser d'une quelconque manière sans autorisation vous expose à des poursuites Site reserved for a major and informed public. All site contents (Texts, photographs, pictures) are under the law of intellectual property. Use them in any way without permission could lead toprosecution Archives
Août 2022
|