C'est combien ?

Parmi les sujets qui fâchent en BDSM, il en est un particulièrement délicat : l'argent...

En effet, on voit depuis quelques années fleurir des personnes Dominantes (essentiellement des femmes) dites « vénales ». Et beaucoup les associent à des prostituée, voir pire.

Cependant, elles ne sont pas les seules à « tarifer » leurs « prestation ». Mais est-ce que cela en fait des « vraies » Dominas ? Dominas professionnelles et « Money Miss », est-ce que c'est la même chose ?

Voici un petit tour d'horizon des 3 grandes catégories que je dégage de mon observation.

Il est toujours délicat de parler d'argent, en générale. Et le BDSM n'y échappe pas.

Si la majeur partie des pratiquants ne font pas entrer l'argent dans la relation de Domination, il n'en est pas de même pour tous.

Souvent, ce rapport à l'argent est vu comme une position de force dans une relation D/s avec un Dominant. Un peu comme dans la vision très phallocratique qu'à encore notre société. Celui qui a l'argent a le pouvoir.

Un Dom va offrir à la personne soumise ce qu'il veut qu'elle porte. L'emmène dans les endroits où il veut aller avec elle. Etc... Elle, n'a pas pouvoir de décision, car c'est Lui qui paie. (Bien sûr, dans le cadre d'une relation D/s forte, la soumise fait aussi des cadeaux à son Maître. Mais ça reste des marques d'affections)

Il peut en être de même pour la relation avec une Domina.

Cependant, d'autres voient les choses différemment. Et certaines personnes soumises aussi.

Pour ma part, j'observe 3 grandes catégories de ces Dominas qui donnent une place importante à l'argent dans leur(s) relation(s) BDSM, voir en font l'axe principal.


Tout d'abord, la Domina Professionnelle.

C'est une Domina que l'on paie en échange d'un service.

Celles-ci ont un Donjon, une solide expérience de la Domination, et une très bonne réputation. On vient les voir pour un service ponctuel (dans un couple, l'un veut offrir ce fantasme à l'autre, par exemple) ou de façon plus régulière.

Dans ce cas, je trouve que l'on est dans une démarche de prestation de service. Comme on va voir une prostituée, ou une séance au club de gym, on va faire une séance avec sa Domina. C'est souvent une solution prisé par des personnes soumises qui ne peuvent, pour une raison ou pour une autre, s'investir dans une relation suivi avec une personne Dominante. Mais aussi pour des personnes soumises qui vont privilégier la pratique en elle même par rapport au lien D/s.


Ensuite, je parlerais des Dominas que je qualifierai de « A offrandes »

Là, on peut très bien être dans une relation BDSM plus classique. La personne Dominante et la personne soumise forment un couple bdsm, mais une partie de la domination passe par ces offrandes que la personne soumise (mais à 90% des hommes) fait à chaque séance. Cependant, la plupart du temps, ces offrandes sont libres. Ou tout au moins en rapport avec les moyens de la personne soumise.

En effet, c'est une vraie relation qui s'instaure. Et certains soumis ont ce fantasme de couvrir leur Maîtresse de cadeaux. « D'offrandes », plus exactement. Ils voient en leur Maîtresse, une reine, une déesse. (ce profil de soumis pouvant aussi aller voir des Dominas pro). Ils achètent donc directement les cadeaux, ou passe par la wishlist (liste de souhait) que la Domina peut avoir en ligne.

Ce type de Dominas ne fait que répondre, pour leur plaisir également, à ce fantasme de ces soumis. Et elles le font avec honnêteté et bienveillance.


Passons maintenant à la troisième catégories. Celle qui m'a fait écrire cet article, afin qu'on ne les confondent plus, enfin j'espère, avec les deux catégories précédentes.


Je parle bien sûr des « Vénales » ou des « Money Miss ».

A mon sens, elles font la honte du BDSM.

Elles sont souvent jeunes et belles (enfin, à ce qu'elles affichent sur le net... Certaines sont même de faux profils qui cachent des hommes). Mais n'y connaissent rien en BDSM. Elles ne voient dans cette pratique que le moyen de se faire offrir tout ce qu'elles veulent. Ça peut être des cadeaux, ou une rente financière. Soit elles ont une wishlist où le soumis pourra acheter le cadeaux, soit elles ont une cagnotte en ligne, où les soumis versent les sommes demandées.

Ces Dominas n'ont d'objectif que leur bien être et leur profit. Sans rien donner en retour, la plupart du temps. Au mieux, parfois une photo (prises parfois même sur le net, et ne les représentant même pas!), le plus souvent des insultes...

Certaines proposent tout de même des séances. Mais le jour J, soit elles posent un lapin en servant les meilleurs excuses du monde, bien sûr. Allant jusqu'à demander une rallonge financière pour programmer une nouvelle séance... Qui a de grande chance de ne jamais avoir lieu.

Soit cette séance à bien lieu. Mais avec un manque de sérieux et de maîtrise total, à la limite de la conduite dangereuse...

Certaines plument littéralement les soumis, leurs demandant des sommes exorbitantes (400/600€ pour une séance est chose courante.). Elles n'ont que faire de savoir si le soumis peut ou non payer.

Certaines mettent même parfois leurs moneyslaves en concurrence. Ce sera à celui qui fera le plus gros cadeau, le plus gros versement.

Parfois, c'est encore plus sordide. J'ai eu les témoignages de soumis ayant subit du chantage ! En effet, gentilles au départ, elles soutirent des informations sensibles (nom, lieu de résidence, de travail, etc...), demandent des photos « défis », sois disant pour éprouver la motivation du candidat moneyslave... Et ensuite si le soumis tente de se rebeller, il est menacé de voir ces informations révélées, ses photos publiées sur le net. La peur de cet outing forcé les pousse à payer encore et toujours, et les dissuade de porter plainte.

Ces femmes, qui sont en fait des escrocs, profitent de la misère sexuelle et bdsm de certains soumis. En effet, il y a beaucoup plus de soumis que de Dominas. Et certains, certes plus soumis à leurs pulsions qu'en demande d'une vraie relation BDSM, deviennent des proies faciles.


J'espère que j'ai un peu éclairé votre vision de la Domination féminine « Financière « 

Je finirais en précisant que si la dernière catégorie des Money Miss se multiplient ainsi, c'est aussi parce que l'attitude de certains soumis a généré cette dérive...

En effet, il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive une demande de séance de la part d'un soumis, qui me sort par la même occasion sa « liste de course », ses demandes, version BDSM...

Ces soumis non seulement ne me connaissent pas, mais n'ont pas non plus cherché à me connaître, pour me prendre pour une Domina...

Et si j'en crois les dires de Dominas que je connais, elles en reçoivent également, ayant l'impression de n'être plus qu'un produit anonyme.

Ces soumis qui sont dans ce qui est pour moi une démarche avant tout de consommation, ne doivent pas s'étonner qu'en face, des personnes peu scrupuleuses soient tentées d'en profiter, attirées par l'argent facilement gagné.

Je ne dis pas que c'est une excuse, mais sans doute une explication.

Il faut donc être très vigilant quand l'argent entre dans la relation BDSM.

Parce qu'il reste encore et toujours le nerf de la guerre...

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