Un dernier pour la route ?

Régulièrement revient dans les discussions le sujet de la prise de substances psychotropes lors d'une séance BDSM. Alcool, médicaments, drogues diverses...

Et si la majorité des pratiquants sont tout à fait clair avec le fait que c'est totalement incompatible, trop de fois j'entends que ce n'est pas le cas.

Alors dans la série désormais célèbre des « Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant »,

Alors, est-ce qu'on se prend quand même un petit dernier pour la route ?

Bien-sûr, il y a les récits d'abus caractérisés, où l'abuseur, l'abusé(e), voir les deux, étaient sous substances.

Mais ne minimisons pas les risques d'accidents, qui se voient largement augmentés avec la prise de divers produits.

Ce qui est loin d'être rassurant aussi, c'est de lire le témoignage de certain(e)s, disant que lors de leurs premières séances, ces substances les ont aidé(e)s à se détendre, à lâcher prise !

Pour ma part, je ne pourrais jamais cautionner de pratiquer sous substances.

Nos pratiques sont extrêmes, et nécessitent une parfaite maîtrise de soi pour plusieurs raisons (que l'on soit une personne Dominante ou soumise) :

- Savoir jusqu'où aller trop loin dans un soucis de sécurité
- Profiter pleinement des sensations. 

Altérer sa perception, c'est pour la personne Dominante, risquer de ne pas voir ce signe infime sur le visage de la personne soumise. De ne plus savoir se maîtriser, emporté par le plaisir ressenti. De ne plus entendre le refus de la personne avec laquelle on voudrait pratiquer... Etc...

Pour la personne soumise, c'est risquer de ne pas dire le safeword à temps. C'est aussi risquer de ne plus être en pleine possession de sa faculté de donner ou non son consentement. De ne plus être sûr de ce qui est en train de se passer...

Pour les deux, ce n'est pas s'ouvrir à d'autres perceptions (qui ne sont qu'artificielles). C'est se fermer à ressentir réellement les sensations générées par la pratique en elle même, mais également par le moment, son Maître ou sa Maîtresse et le lien que l'on a tissé avec Lui ou Elle. Sensations qui offrent à mon sens, un panel tellement plus riche et intéressant par leur sincérité dans la relation.

Ce n'est pas non plus, comme j'ai pu le lire, une aide pour dépasser ses limites, quelles soient physiques ou psychologiques.

Je pars du principe que si la personne soumise n'arrive pas, malgré sa grande envie, à dépasser une limite, ou à lâcher prise, ce n'est pas anodin.

Soit ce n'est pas le bon moment, et la personne soumise n'est pas personnellement prête. Soit le lien est encore trop récent et la confiance n'est pas encore totalement installée. Soit la personne Dominante n'arrive pas à donner confiance à la personne soumise, pour divers raison (manque de fiabilité, erreurs passées, manque d'expérience, etc...)

Il convient donc de prendre son temps, et non de prendre des substances.

De toute façon, quelle valeur va avoir ce dépassement de soi, aussi bien aux yeux de la personne soumise que ceux de la personne Dominante, s’il n'est pas dû à une synergie entre les deux, mais a une substance ? 

C'est, à mon sens une solution de facilité, avec toutes les dérives et risque que cela peut entraîner.

D'autre part, il vaut mieux également remettre à plus tard une séance si on a un peu trop bu, ou autre, lors d'un dîner préalable à une soirée ou une séance.

Mais aussi, et on n'y pense pas forcement dans le cas de prise de médicaments. En effet, s'il est déconseiller de conduire sous certaines posologies, vous vous doutez bien que ça l'est aussi de pratiquer une séance BDSM...

La séance suivante n'en sera que meilleure, car plus attendu.

la patience étant une qualité indispensable, voir une vertus, dans le BDSM

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