Je vais sans un mot sur le cousin. Il est assez grand et confortable en fait. Je me met à genoux, sans trop réfléchir. Il fait noir à l'extérieur, même s'il n'est que 19h environ, normal à cette période de l'année. La chambre baigne dans une douce lumière tamisée. Le coussin est juste devant son fauteuil, légèrement sur le côté. Je me met à genoux face à l'assise. Lui est en train de servir un whisky. Il est tellement calme... « Tu as pensé au safeword ? - Euh... Non... Je ne sais pas... - Bon. En attendant, on va faire simple. « Stop » sera le mot. Mais ce serait bien d'en choisir un plus incongru... Il viens s'installer dans le fauteuil. Il me regarde. Plus exactement il me fixe intensément... « Tourne toi. Mets toi de profil. » Je m’exécute. A l'aide de la cravache qu'il avait récupérée sur le lit, il me caresse le dos. Instinctivement, je me redresse et cambre les reins. La cravache arrive sur mes fesses. Il la laisse posée et regarde mes réactions. Je frissonne alors que la température de la pièce est tout à fait agréable. Je regarde droit devant moi, la respiration courte. Je suis tendue préventivement comme un arc, m'attendant à recevoir le premier coup. Pourtant, c'est sa voix qui m'atteint. « Tu as lu le titre du livre ? » Ah non, tiens... Mes paupières papillonnent, et je jette un œil. Apollinaire... C'est classe, des poèmes... « Les 11 000 verges »... Jamais entendu parlé de ce bouquin... Ça doit être comme les fleurs du mal de Baudelaire... Mais en plus corsé, je suppose... Je sais que ce genre d'écrivains aiment bien flirter avec le sulfureux... « Tu connais ? - Non, pas du tout Maître... - Et bien tu vas connaître... ». Son petit air amusé m'agace, d'une certaine manière... Il me prend vraiment pour une oie blanche... Ce n'est pas quelques poèmes un peu chaud qui vont me déstabiliser... J'ajuste légèrement ma position, car je commence à avoir des fourmis dans les jambes. « C'est bon, tu es prête ? (hochement de tête) Alors, commence... » Il a posé la cravache bien en évidence sur sa cuisse. Et commence à siroter son whisky. J'ouvre le livre qui sent la boutique du vieux monsieur. « Bucarest est une belle vile... SLACK !!!! Un cri m’échappe quand la cravache s'abat sur mes fesses. La vache que ça fait mal ! Je tourne mon regard vers Lui. Mon esprit crie « Non mais ça va pas !!! ». pourtant son regard me muselle plus sûrement. Avec son petit sourire, il me dit d'un air presque taquin « Et le titre ? » Je me replonge dans le livre, furieuse non pas du coup de cravache, mais de n'avoir pas pensé à ce détail... « Les onze milles verges ou... SLACK !!!! « Mais j'ai dit le titre ! Pourquoi ? Je suis en colère, et perdue en même temps... - Et l'auteur ?.. » Mais il s'amuse franchement ! Je le déteste ! J'ai les fesses qui me brûlent, et il rigole ! Je dis en le fixant dans les yeux, avec un air de bravade dans la voix « Guillaume Apollinaire, les onze mille verge » Et très vite en replongeant dans le livre pour ne pas me tromper sur la suite du livre, ni pour qu'il pense que je ne vais pas le dire « Ou les amours d'un Hospodar » Il souri « Ce ton ne sera bientôt plus toléré, tu sais » Je baisse les yeux... Oui, ben il n'a qu'à pas se moquer de moi... « Chapitre 1. Bucarest est une belle ville où il semble que viennent se mêler l'Orient et l'Occident... » Ah, ben c'est un livre... Pas des poèmes... « ...On est encore en Europe si on prend garde seulement à la situation géographique... » Les première lignes défilent. Je me concentre bien pour que mes yeux précèdent un peu ma voix, afin de bien marquer la ponctuation et que la lecture soit fluide et agréable. Pas sûr que mon prof en stage d'animation de lecture de conte se soit douté à quoi servirait son enseignement... Cette idée m'amuse beaucoup, mais je reste concentrée. J'ai bien compris que mon Maître ne plaisantait pas avec sa cravache, et je n'avais aucune envie d'en recevoir encore un coup... « … Bandy Fornsky qui, disait-on par la ville, enculait volontiers le charmant Mony... » Ah ! Nous y voilà ! Il va voir si ça me trouble ce genre de mot... Je prend un soin particulier à être très naturelle en le disant, ce qui le fait de nouveau sourire. Enfin, c'est ce que je pense voir du coin de l’œil... « … Dans la rue, tous le regardaient et les femmes le dévisageaient en disant... » Bon, c'est un peu cucul, son truc... Je continue... « … Le vice consul Bandi Fornosky était tout nu dans son salon. Couché sur un sofa moelleux, il bandait ferme près de lui se tenait Mira, une brune Monténégrine qui lui chatouillait les couilles... » A oui, ça se précise... La suite est à l'avenant. Ça devait être très subversif, à l'époque. Même encore maintenant, c'est chaud. Mais curieusement, la lecture en m'excite pas. Déjà, parce que les termes sont vraiment très crus. Loin de ma vision de l'érotisme. Et puis je ne veux plus recevoir cette cravache. Alors je me concentre sur ma lecture. Je Lui jette un œil alors que je tourne la page. Il prend vraiment le temps pour son whyski... Son air satisfait me rassure. Je continue ma lecture. Mony prend une des filles, puis la deuxième, le tout dans un vocabulaire à la fois grossier, et chatié... C'est très surprenant cette élégance et cette vulgarité mélangées... Bon, il semblerait que le vice consul veuille entrer dans la danse, mais Mony n'a pas l'air d'accord... « Mais le vice-consul s'était dressé, bandant, et avait saisi un revolver. Il en braqua le canon sur Mony qui, tremblant, lui tendit le derrière en balbutiant... » Mon Dieu... SLACK !!! Je lève un regard interrogateur vers mon Maître. Curieusement, absorbée par ma lecture, je n'ai presque pas senti le coup « Il n'y a pas de 'Mon Dieu ' dans le texte... » J'ai apparemment parlé à haute voix... Je reprends ma lecture... Ouf, Mony se rend à l'avis du vice consul... On a évité le bain de sang... Le chapitre se termine. Je reprends ma respiration. Mes fesses me chauffent un peu, mais ça va... « Tu te sens comment ? » Ah ben justement... « Vert, Maître... » Je réponds avec un grand sourire, contente d'avoir retenue l'histoire des couleurs Il me caresse le dos avec la cravache d'un air satisfait « Continue » Mes jambes sont un peu engourdies, mais ça va. « Chapitre 2. Mademoiselle je ne vous ai pas plutôt aperçue que... » L'histoire se poursuit à Paris. J'arrive à n'avoir qu'un haussement de sourcil à la lecture du nom de la jeune fille en question... Culculine... Franchement... Quel nom... J'ai vraiment envie de rire. C'est assez incongru, vu le thème et le contexte de ma lecture, mais ce nom me fait penser à « cucurbitacée »... SHLACK !!! Aïe ! Il se penche en avant, prenant appuis sur ses avant bras, et me fixe avec un regard dur « Es-tu concentrée sur ce que tu lis, oui ou non ? - Oui Maître, dis-je en baissant les yeux SLACK !!! Il reprend sa position. - Es-tu concentrée sur ce que tu lis ? - Non Maître... » Je suis honteuse... Il va encore me frapper avec la cravache... Pourtant, non. Il me caresse au contraire très doucement le dos, évitant les zones douloureuse. Je le regarde. Je n'y comprends pas grand chose... Ou plutôt, si... Mais c'est une compréhension presque qu'inconsciente... « Ben. Je préfère... Reprends... ». Il se rejette en arrière, pose ses deux doigts sur sa bouche. Son regard ne m'a pas quitté. C'est comme une pression permanente sur moi... Je replonge. De nouveau, très vite, on retourne dans le vif du sujet... « Mony et Culculine la renversèrent sur le lit et mirent à jour ses beaux tétons roses, gros et durs... » Le moment décrit est plus doux... Ou alors est-ce que je m'habitue à la lecture... Parce que malgré leur activité que l'on peut qualifier de frénétique, je commence à être un peu emoustillée par la scène que je m'imagine. Je fais quand même attention de rester concentrée. Je ne tiens vraiment pas à recevoir d'autres coups. Mais je m’aperçois que ce n'est plus vraiment par peur de la douleur, celle-ci se montrant très supportable, mais par peur de le décevoir. De ne pas lui prouver que je peux rester concentrée au delà de ce qu'il se passe dans ce que je lis. Sauf que là, ça me refroidit d'un coup « … alors folle d'excitation et de volupté elle mordit Mony à l'oreille si fort que le morceau lui resta dans la bouche... » J'arrive à garder contenance, mais c'est quand même violent... Je jette un vif coup d’œil à mon Maître, et je jurerais qu'il sourit... Décidément... C'est le passage qui l'amuse ou mon désappointement de voir mon excitation retomber brusquement ? « Elle l'avala en criant de toutes ses forces et remuant le cul magistralement... » Cannibale, la Culculine... Ca me dégoutte légèrement... Ca devient franchement gore... Le pauvre Mony... Le voilà qu'il subit le fouet sans aucune retenue. Ce que je lis me fait peur, même si quand la description du premier coup de fouet, mon corps s'est redressé instinctivement... La scène que je suis en train de lire est grotesque, dans le sens premier du mot. Tout est outrancier. Je ne suis plus excitée. Je ne peux que lire d'une façon totalement sidérée. Le chapitre deux s'achève, et je m'arrète un instant. Je suis alletante. De stupéfaction. J'ai déjà vu du porno, et lu des livres érotiques (que je n'apprécie pas plus que ça). Mais là... Tout y est... Trop ! Je lève les yeux vers mon Maître. Est-ce que c'est à ça qu'il me destine ? A cette vulgarité ? Il perçoit bien sûr mon trouble. Il me regarde, ne sourit pas, mais son regard est moins dur. De suite, cela m'appaise. Je pousse un long soupir... « Comment te sens-tu ? » Il sait que je ne me sens pas totalement bien. Il le voit. Il l'entend toutes ses pensées qui tournent dans ma tête. Si je dis vert, je vais encore m'en prendre une. Mais si je dis « orange »... Je vais le décevoir... Ce n'est qu'une simple lecture, après tout... Il va se dire que je suis une petite nature... Mais bon... Quelle lecture aussi... Tant pis, j'opte pour la franchise. Advienne que pourra... « Orange, Maître... - Très bien. Je suis fière de toi » Hein ? Donc, je lui dit que je suis déstabilisée par un bouquin, et il est fière de moi ? Il se moque, c'est sûr... « Reprends. - Chapitre 3. Quelque jours après que le cocher de fiacre 3269 et l'agent de police... » Ca va bien se calmer... Mais en fait, non... « … Il lisait pour s'exciter les faits divers du Journal. Une histoire le passionnait. Le crime était épouvantable. Un plongeur de restaurant avait fait rôtir le cul d'un jeune marmiton, puis l'avait enculé tout chaud et saignant en mangeant les morceaux rôtis qui se détachaient du postérieur de l'éphèbe. Aux cris du Vatel en herbe, les voisins étaient accourus et on avait arrêté le sadique plongeur. L'histoire était racontée dans tous ses détails et le prince la savourait en se branlottant doucement la pine qu'il avait sortie... » Je m'interrompt. Tant pis si je prends un coup de cravache. C'est... Crade ! C'est sensé être érotique, non ? Même si c'est poussé loin depuis le début, là, on passe encore un niveau... Il pose la cravache sur mes fesse et appuis pour que je la sente bien. Je ferme les yeux, toujours la tête inclinée vers le livre. J'avale difficilement ma salive. Pas de coup. C'est déjà ça... « Souffle... » Sa voix est douce. « Reprends. » La cravache reste sur mes fesses, appuyée. « … À ce moment, on frappa. Une femme de chambre accorte,fraîche et toute jolie avec son bonnet et son tablier, entra sur l'ordre du prince... » Je reprends un peu de contenance. Tout le monde encule tout le monde, mais c'est mieux que des histoire de cannibalisme... Mais mes yeux s'écarquille de nouveau quand je lis qu'une des filles urine devant tout le monde, comme ça, sans vergogne... Mais c'est la suite qui me cueille. Ces mots sortent de ma bouche. Mon esprit à déjà eu le temps de les comprendre, et je suis effarée de ce que je lis « ...puis, pour souffler les dernières gouttes qui restaient dans les poils, elle lâcha un petit pet tendre et discret qui excita considérablement Mony. - Chie-moi dans les mains, chie-moi dans les mains! S'écria-t-il... » Non ! Quand même pas ! Ben si... Non seulement elle lui défèque dans les mains, mais ils jouent avec ces selles... Il lui lèche l'anus, et donc doit en manger aussi... Ils s'en enduisent le corps... Je fais de mon mieux pour lire, mais je me sens nauséeuse... Je ne suis plus dans cette chambre... Je regarde ces gens qui se roulent et jouissent dans une odeur nauséabonde qui m'envahit... Je vais vomir... Je le sens... Je ne peux plus tenir, et pourtant je lis... je ne sais plus ni comment ni pourquoi, mais je lis... Et tout à coup, au moment où je sens que je vais craquer, pleurer, vomir, ou je ne sais quoi d'autre, c'est comme si un élastique me tirait en arrière pour me jeter de nouveau sur ce coussin dans cette chambre. Sa voix. « Comment te sens tu ? » Je le regarde, hagarde... Je ne sais même pas comment j'ai réussi à articuler « Rouge... Rouge... » « Bien. Arrête. C'est suffisant... Vient là... » Il pose ma tête sur ses genoux et me caresse doucement les cheveux. Il me prend délicatement le livre des mains, et le jette au loin. « Voilà... Respire... Calme toi... C'est fini... C'est un livre... Un vieux livre... Le présent, c'est ta tête sur mes genoux... Ma main sur tes cheveux... Respire... » Je reviens peu à peu à moi. Je lui enserre les jambes avec les bras et le sers fort pour être sûre que c'est bien fini... J’enfouis mon visage dans ses genoux... Je tremble... « Si tu savais comme je suis fière de toi... C'est très très bien... Nous en reparlerons plus en détail un peu plus tard, mais tu viens d'expérimenter ton premier lâcher-prise... Quand ton esprit n'est plus tout à fait conscient et ne veut plus qu'une chose : suivre l'objectif que je t'ai donné. Quoiqu'il t'en coûte... Cette danse au bord du vide... Tout en sachant que je serait toujours là pour te retenir de basculer... » Il se penche pour m'embrasser le dessus de la tête... « Tu sais l'heure qu'il est ? » Je suis vidée au delà de l'entendement... Je ne savais pas cette sensation possible... Cette sérénité ultime... Tout me semble si loin... Ce que j'ai lu s'est évaporé, comme si le son de sa voix avait tout chassé... Je secoue la tête pour dire non... « Il est 23h... » A suivre...
10 Commentaires
Chantal Adams
11/12/2018 20:03:25
À quand la suite??? Chapitre 9???
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La Fille de Mars
15/12/2018 13:53:15
Merci à vous pour ce beau compliment :)
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Laetitia
21/3/2019 19:59:36
j'adore! J'ai tout lu d'une traite et je dois avouer que c'est diablement agréable de vous lire! Je n'ai jamais essayé le BDSM et de plus je suis encore bien jeune, mais je me pose des questions. J'ai lu de nombreuses histoires et je ne sais pas si ce que j'ai lu se rapproche de ce qui se fait véritablement. Votre blog est une vraie mine d'or et je vais m'empresser de tout fouiller pour en apprendre le plus possible! Merci pour ce cadeau que vous mettez à notre disposition!
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La Fille de Mars
3/5/2019 01:31:12
Bonjour et merci pour votre compliment.
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Alexandre
2/10/2019 20:58:55
Bonsoir,
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La Fille de Mars
11/10/2019 15:15:18
Il va vraiment falloir que je m'y atèle !
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Nicolas
8/10/2019 13:46:07
Bonjour,
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La Fille de Mars
11/10/2019 15:46:29
Bonjour Nicolas,
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Audrey
14/12/2019 16:45:42
La relation que vous entretenez avec votre Maître me laisse rêveuse.
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La Fille de Mars
28/1/2020 14:39:08
Bonjour Audrey et merci !
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