Mais aux âmes biens nées...

… La valeur n'attend pas le nombre des années... Certes, mais tout de même.

Avec cette fameuse trilogie de gris, on voit affluer un nombre impressionnant de vanilles attirées par notre milieu. (voir  "Ah ! Ma brave Dame ! Le BDSM, c'est plus c'que c'était !")

Mais dans ces personnes, se trouve une proportion inquiétante de jeunes . Très jeunes.

Alors je vais passer pour la « réac de service », mais je réprouve totalement qu'une trop jeune personne entre dans une relation BDSM.

Alors j'en entend certains hurler d'ici : « Mais l'âge n'a pas forcement à voir ! C'est une question de maturité ».

Certes ! Mais avouez tout de même que si les épreuves de la vie contribuent acquérir une certaine maturité, les années de vie, indubitablement, également. Plus on avance en age, plus la vie nous fait mûrir. Ne me faites pas croire que toutes les petit(e)s jeunes qui débarquent dans le BDSM ont vécu de telle façon qu'elle ont la maturité nécessaire pour appréhender une relation BDSM.

Le BDSM attire les jeunes filles et jeunes garçons pour des raisons logiques.

A leur âge, on rêve d'absolue. De relation unique. Totale et fusionnelle. Tout le côté glamour du BDSM. Thème que l'on retrouve dans Twilight, et qui a fait son succès. Normal donc que l'histoire du play-boy et de la cruche les incitent à venir dans le BDSM. C'est quand même plus accessible que les vampires et les loups garous.

La nature même de l'adolescence est de vouloir repousser ses propres limites en se confrontant à celles des autres. En cela même le BDSM leur apparaît comme LA réponse à leur quête.

Les adolescents veulent agir et être considérés en adulte. Mais ils ne le sont pas. De même qu'une personne soumise n'est pas inférieur à une personne Dominante, un mineur n'est pas inférieur à un majeur. C'est juste une condition différente, pour le bien de l'un et de l'autre.

Seulement, le BDSM est loin de l'image d’Épinal glamour qu'une certaine littérature lui prête. Enfin, il n'est pas QUE ça.

Le BDSM est l'expression de notre bête intérieur. Notre animalité. Une nature primale et profonde.

Un adulte est très souvent bouleversé et totalement déstabilisé lorsque la bête sort pour la première fois (voir en bas de l'article des textes faisant référence à cette « survenu »). Comment une personne de 16-18 ans (et que dire des jeunes de 14 ans qui arrivent à avoir contact avec le milieu) peut comprendre tout ce que cela implique ?

Pour une personne soumise, comment avoir le discernement nécessaire pour choisir celui qui sera son Maître, quand on voit tous les prédateurs tellement séduisants par leurs paroles qui gravitent dans le milieux ?

Et pour une personne Dominante ? Comment maîtriser quelqu'un d'autre, quand on ne se maîtrise pas soi-même ? Il faut d'abord apprivoiser sa propre bête avant de vouloir faire surgir celle de l'autre. Révéler l'autre à sa nature profonde.

Ensuite, une relation BDSM n'est pas un long fleuve tranquille. Elle est faite de doute, de frustration, de rupture, aussi.

Et c'est sur ce point également que je voudrais attirer l'attention des plus jeunes (parce que les dominants, sans majuscule, amateurs de chaire fraîche, ne vont pas forcement me lire, ou en tout cas, ne vont pas forcement prendre en compte mes paroles).

Parce que pour tout ado, une relation humaine, amicale ou amoureuse, c'est à la vie, à la mort. Une relation BDSM pour un jeune de 16/18 ans, c'est pareil. On n'envisage pas une fin. Pourtant, cela reste malheureusement une éventualité.

Nous avons tous, ado, cru mourir suite à une rupture avec notre petit(e) ami(e). Imaginez cette douleur multipliée par X, de par la nature de la relation BDSM. Le revers de la médaille est à l'avenant de son côté le plus brillant. L'absolu se transforme en enfer.

Que la rupture vienne de la personne soumise ou Dominante, elle laisse l'autre face à un désarroi, une peine et une douleur sans commune mesure avec une relation vanille, déjà difficilement supportable pour un adulte.

Comment un adolescent, qui vit déjà les montagnes russes des sentiments, à cause du bouleversement hormonal et psychologique qu'il vit dans son corps, peut faire face à ça ?

Seulement, un jeune, avec sa sensation d'être invincible et immortel (encore une caractéristique de cet âge) ne voudra jamais admettre cet état de fait. C'est aux adultes de les protéger d'eux même.

Cette protection étant de refuser toute initiation de mineurs au BDSM (- de 18 ans). Et de le faire avec discernement pour les jeunes majeurs (plus de 18 ans), prenant le temps de voir si la personne est à même d'entrer dans le milieu.

De protéger l'accès de nos pages/blogs/site aux mineurs.

Rappelons qu'en France, si la majorité sexuelle est à 15 ans, c'est pour une séparation des valeurs de peines.

Au delà de 15 ans, une relation sexuelle avec un adulte est pénalement répréhensible si le majeur à une relation d'autorité de droit, de fait, ou de fonction (et en BDSM, il va être difficile de dire le contraire en cas de plainte).

De même, un mineur émancipé ne déroge pas à cette loi. Car l'émancipation n'a de valeur que civil. Le code pénal ne tient jamais compte de cette émancipation.

Donc, et moralement, et légalement, ces jeunes personnes n'ont pas a entrer dans le BDSM.

Elles ont d'autres choses à découvrir, a expérimenté, avant de se confronter avec leur côté sombre.


Quelques Lapins blancs :

- L'emergeance de la bête chez d'autres auteurs : 
Maître Sybaryte : https://www.facebook.com/notes/le-sybarite/lettre-%C3%A0-celle-qui-voulait-savoir-comment-tout-a-commenc%C3%A9/1866775153592497

Maître Ethan : http://le-fouet-et-la-plume.weebly.com/blog/priscilla-la-revelatrice-episode-2

- Un article qui fait le point sur les relations sexuelles avec des mineurs :
http://inceste-viol-protegeons-les-enfants.psychologies.com/violences-sexuelles-mineurs-dit-loi/

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