Plus on est de soum, plus on ri...

La question de la 2ème soumise, voir plus, se pose souvent dans les groupes ou dans les conversations entre pratiquant BDSM.

La question est souvent, à torts il me semble, posé dans ces termes :  « Un Maître ou une Maîtresse peut-il avoir plusieurs soumises ? »

Je pense que poser cette question de façon générale est une erreur. En effet, cela ne réside pas dans le "pouvoir", ni dans le "vouloir", mais en fait d'une démarche très personnelle. Et donc dans le "Pourquoi".

Je vais me permettre de donner ma vision des choses vis à vis de ce sujet...

Je ne peux m’empêcher de sourire en repensant au message d'un homme se présentant comme Dom ayant déjà 2 soumises, et en cherchant encore deux autres car « Un Maître qui se respecte à 4 soumises »...

Je pense que vous aussi vous avez souri en lisant cette phrase.

Cependant, le concept de pluralité en BDSM est un sujet redondant.

Petite mise au point traditionnelle en préambule, parce que si je ne le fait pas, on m'accuse d'imposer ma vision des choses comme parole sacrées, cet article reflète ma façon de voir les choses. Il n'a d'autre but que de donner mon avis, avec l'espoir que cela alimente votre réflexion personnelle sur le sujet.

Déjà je pense qu'il faut déjà dissocier deux cas de figure.

Le premier est le cas où un Maître ou une Maîtresse va pratiquer occasionnellement et ponctuellement avec une autre personne soumise. Que ce soit lors de soirée publiques, ou dans l'intimité d'un Donjon privé. C'est une pratique assez courante, surtout si le Maître ou la Maîtresse a une compétence particulière (fouet, couteau, braithplay , etc...) que ne possède pas le Maître ou la Maîtresse de la personne soumise. Ou encore si la personne soumise n'a pas de coller, mais désire pratiquer tout de même, etc...

Il se peut aussi qu'une séance à 3 soit une étape dans l'éducation de la personne soumise, un fantasme ou une envie de l'un des deux partenaires (voir des deux).

Dans ce cas, même si le consensus reste indispensable entre le/la Maître(sse) et la personne soumise, ce n'est pas problématique, en général. Tant que cette pratique s’inscrit dans l'optique des deux personnes en Lien, répond à une motivation réelle et sérieuse du couple BDSM, et que cette pratique apporte plaisir et épanouissement à toutes les personnes en présence. 

Là où les esprits s'échauffent, c'est quand on parle de « pluri-appartenance ».

En effet, parfois même, on peut lire des soumises dire « Je n'ai qu'un Maître, il n'a pas à avoir plusieurs soumises ».

Certes, vu comme ça...

Mais j'aurais un autre discours, pour ma part. Car même soumise, j'ai le droit d'avoir mon avis sur la question (ce que n'aura pas une esclave, mais ceci est un autre débat...)

Je n'ai pas envie de partager mon Maître, en dehors de séances sporadiques comme précisées plus haut, avec une ou plusieurs autres soumises. Cependant, si c'est le désir profond de mon Maître, je ne pourrais que m'y soumettre.

Charge à moi de voir si je peux m'en accommoder ou non. Et si je ne peux pas, j'ai toujours le choix de demander audience pour en discuter, et à l'issu, éventuellement de rendre mon collier. Mais en aucun cas, je n'estime avoir à dire à mon Maître ce qu'il doit faire ou non.

Envisager de prendre une seconde soumise peut venir de plusieurs cheminement.

Déjà, ça peut être le désir ou le besoin de la personne soumise.

Ça peut être une envie du Maître de proposer une sœur ou un frère de soumission plus expérimenté, afin d'aider la personne soumise novice dans son cheminement.

Cela peut venir aussi d'une rencontre. Un couple D/s rencontre une novice qui se place sous leur protection. Parfois, chemin faisant, il devient évident que cette personne soumise novice va devenir la soumise de la personne Dominante.

Etc, etc...

Car je pense qu'il y a beaucoup de cas de figures, et qu'il serait fastidieux d'essayer de tous les passer en revue.

Le maître mot étant « Dialogue » et la cohérence.

Une personne Dominante qui veut prendre une seconde soumise se doit d'être en totale transparence avec sa première personne soumise. Sinon, on n'est ni plus ni moins que dans le cas de figure des couples vanilles qui trompent leur conjoint. Or, il me semble que ce genre de petites cachotteries n'a pas à exister en BDSM.

Ensuite, je pense que pour envisager de prendre une seconde personne soumise, il faut que le lien soit fort. Il faut en effet une totale confiance et abnégation pour bien vivre la pluralité. Et ne serait-ce qu'envisager de prendre une seconde soumise alors que le lien est jeune, sauf si c'est le projet du couple D/s dès sa formation, est une erreur. Il y a tant à construire avec une seule personne soumise, pour envisager déjà de construire avec une deuxième personne soumise...

Ensuite, pour envisager d'éduquer 2 personnes soumises, il faut déjà avoir de quoi les éduquer.

En effet, lorsqu'on découvre à peine le BDSM, et que l'on a la chance de pouvoir le faire avec une personne soumise, je pense qu'il vaut mieux apprendre à marcher avant de vouloir courir le marathon...

Et à moins de ne chercher qu'à avoir des relations sexuels plurielles, qui est à mon sens plus un projet libertin que BDSM, l'éducation de deux personnes soumises demandent une certaine expérience. Et ce n'est pas en quelques mois de découvertes du BDSM que l'on acquière cette expérience.

Éduquer une personne soumise représente déjà beaucoup d'investissement pour une personne Dominante. En vouloir une deuxième sans être sûr de pouvoir consacrer suffisamment de temps aux deux ne peut donner que de la frustration. Soit les deux se sentiront délaissées, soit l'une, au détriment de l'autre... Vous comprenez bien que ça ne peut engendrer une relation saine et équilibrée.

En conclusion, je dirais donc comme très souvent, que c'est question de vision personnelle, d'accord entre les différentes partie et d'un profond dialogue.

Et que cela demande une implication et une attention de chaque instant pour la personne Dominante qui fait ce choix de la pluralité, s'il veut que ses personnes soumises y trouvent plaisir, bonheur et épanouissement.

Et surtout une interrogation profonde et une sérieuse introspection pour être totalement au clair avec les motivations qui poussent à cette pluralité.

Car on sort là radicalement du schéma vanille du couple, et que cela ne devrait pas s'envisager à la légère, comme toute pratique BDSM.

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