S'il est bien un "rôle" dans le BDSM au sujet duquel on entend tout et son contraire, c'est bien celui de Mentor(e).... Je vous propose de faire le point autour de ce concept Je vais essayer de clarifier ce concept assez nébuleux pour beaucoup, si j’en crois ce que je peux lire ici ou là sur le net…
En préambule, je dirais que si nombre des concepts BDSM semblent avoir parfois plus de significations que de pratiquants, il ne faut pas oublier que le BDSM est avant tout une tradition orale. Et même les articles ou les livres les plus sérieux sont issus de cette tradition orale… Difficile de s’y retrouver dans les sources qui sont en fait même parfois inventées par leur auteur, pour servir leurs propres desseins… (Cf mon article à venir sur des pistes permettant d'évaluer si un article est sérieux ou non) S'il reste général de dire ce qu'est une personne Mentor et ce qu'est le mentorat dans un premier temps, au grès de ce que me raconte les soumises novices, je vais dans un second temps pouvoir être plus précise, dans un but de prévention, de ce que ce n'est pas. Oui, je parle de soumises car ce sont surtout des femmes qui sont abusées par ce genre d'individus. Toujours novices, l'âge n'est pas un critère. Cela va de la jeune fille, à la femme mûre qui découvre ce qu'elle n'a jamais osée rêver. Mais commençons par le commencement… Qu’est-ce qu’un ou une Mentor ? Mentor était, dans la mythologie grecque, ami d’Ulysse. Et est devenu précepteur de son fils quand Ulysse est parti pour la guerre de Troie. C’est Fénelon qui démocratise ce nom propre dans un de ses écrits, qui devient alors un siècle plus tard, un nom commun. Aujourd’hui la définition du Larousse nous dit que c’est un ou une “Guide attentif et sage, conseiller expérimenté”. La notion vanille est, pour une fois, parfaitement comparable à celle du BDSM ! En effet, une personne Mentor en BDSM est une personne expérimentée, sérieuse, qui pratique en réel depuis un certain temps et qui va guider et accompagner la personne novice dans le début de son cheminement, sa découverte. Cette personne va lui faire connaître et expliquer le milieu et l’aider à ne pas tomber dans un certain nombre de pièges que peut rencontrer une personne novice et (trop ?) enthousiaste. Qui pourrait la mettre en danger aussi bien que les autres. A qui se destine la personne Mentor ? A toute personne novice dans le BDSM, quelle que soit la nature de la personne novice (Dom, soum, switch, etc…), qui désire être guidée dans sa découverte du milieu. Par contre, je vais faire une précision : je pense pour ma part qu’une personne novice dans le BDSM n'a pas forcément besoin d'une personne Mentor. En tant qu’adulte responsable, elle est normalement capable de réfléchir et de se renseigner sérieusement par elle-même. Par contre, si elle en ressent le besoin, au fil des échanges et des rencontres qu’elle pourra faire ici ou là (sur le net ou IRL), elle peut en effet demander à une personne qu'elle connaît, et en qui elle a confiance, d'avoir cette relation privilégiée d'échange et de dialogue. Et dans les faits ? La "méthode de mentorat" diffère d’une personne Mentor à l’autre. Mais il y a quand même des grandes lignes "directrices", justement pour protéger les novices de prédateurs qui voient la bonne aubaine de se dire "Mentor" pour ne pas effaroucher la personne soumise (curieusement souvent des femmes novices, même si elles sont de tout âge…). Mais pour la prendre sous son emprise de façon non consensuelle (vu que le consentement n’est pas éclairé…) et contrairement à la notion de base qui veut qu'une personne Dominante mentore une personne Dominante, et une personne soumise mentore une personne soumies. Une personne Mentor sérieuse va vous ouvrir sur le monde du BDSM. Mais surtout va vous guider pour trouver votre vision du BDSM, vous expliquer les erreurs à ne pas commettre, les dangers des pratiques, etc... Donc, le but du mentorat est de vous faire connaître le plus de choses, le plus de monde, le plus d’idées, qui font la diversité du monde BDSM. Vous faire lire un certain nombre d’ouvrages et de blog de fond (pas des romans… Ou alors vraiment emblématique du milieu) et toujours en discutant avec vous, vous expliquant sa vision, recueillir la vôtre, etc... Vous expliquer, ou faire expliquer telle ou telle pratique qui vous intéresse. Toujours dans le but de vous faire connaître le BDSM, et de mieux cerner votre sensibilité à ce milieu et cette pratique. Mais il faut aussi que la personne mentoré(e) se montre “proactive”. Elle doit aussi faire ses propres recherches et découvertes pour nourrir cette relation de Mentorat. Quel que soit “l’option” du mentorat (Soum/soum, Dom/Dom, soum/Dom, Dom/soum). De façon ponctuelle, exceptionnelle et occasionnelle, il peut y avoir des pratiques. Surtout si la personne novice est avide de pratiques “physiques”, qu’elle veut découvrir à tout pris IRL pour se confronter à ses fantasmes dans le but de se connaître, et qu’elle n’a pas de personne Dominante ou soumise en vue. Mais dans ce cas, sauf si la personne Mentor est connue pour sa compétence dans cette pratique, il est normalement acté que cette découverte sera menée par un autre “prestataire”. Comment choisir sa personne Mentor ? Si vous voulez vraiment vous tourner vers cette aide personnalisée, voyons cela… Déjà, comme dit dans ce sous-titre, c’est la personne désirant se faire mentorer qui choisit sa personne Mentor. Ce n’est encore une fois pas la personne Mentor qui se propose ! Il faut avant tout prendre son temps. Choisir une personne que l'on ne connaît pas vraiment, ou depuis peu, et dont on ne peut pas être totalement sûr qu'il ou elle sera de bon conseil, et une incohérence totale. Il faut pouvoir avoir une totale confiance en son Mentor. Le mieux est d’abord de tisser les liens d'amitié avec cette personne. En dehors de toute relation de “pouvoir”. Encore mieux si c’est un ami que vous aviez avant, et qui vous a fait connaître le milieu (avant l'avènement d’internet, c’était surtout le cas de figure que l’on rencontrait) De façon traditionnelle, une personne Dominante va mentorer une personne Dominante Novice. Et une personne soumise va mentorer une personne soumise novice. Si le BDSM ne s'encombre pas de genre, le pôle occupé par chacun est important, dans le sens où la personne Mentor va apporter son expérience à la personne Mentoré. De plus, cela permet d’éviter de se retrouver dans une relation d’emprise et de transfert de pouvoir qui peut nuire au mentorat. Parce que la personne mentoré doit être totalement libre de chercher aussi par elle-même où elle veut, pour en parler ensuite avec sa personne Mentor. Le Mentorat est avant tout un échange, un débat. Mais on peut voir aussi bien d’autres combinaisons, désormais. Une personne expérimentée en qui on a confiance, quel que soit son pôle, pouvant être amenée à guider une personne novice, quel que soit son pôle également. Mais ce n'est pas la "configuration de base". En effet, même si ce n’est pas dans la logique de la tradition, on voit de plus en plus des personnes Dominantes (souvent des hommes) devenir Mentor de personnes soumises (souvent des femmes). Même si dans ce cas, le statut de "Protecteur" ou "Protectrice" est plus approprié... Quand bien même le rôle n'est pas vraiment le même (sans doute dans un prochain article...). Mais le mentorat qui sous cette configuration, se transforme parfois en abus. Ce qui m’amène aux pistes qui vont vous permettre de “détecter” si ce que vous vivez, ou ce qu’on vous fait vivre, est apparenté plus précisément au mentorat Qu’est-ce que n’est pas le mentorat ? Malheureusement, ce paragraphe va s’adresser plus particulièrement aux soumises. Parce que ce sont le plus souvent elles qui font l’objet d’un “mentorat” de la part d’un Dom très “prévenant”, mais qui s'avèrent être des personnes nocives et abusives. Mais il pourra vous permettre de voir si une personne que vous connaissez ne se fourvoie pas dans une relation nocive. - Le mentorat N’EST PAS UNE RELATION DE TRANSFERT DE POUVOIR (je l'écris en gros pour que ça s’imprime bien sur votre rétine. Brodez le aussi sur votre petit linge, éventuellement.). Une personne Mentor n'a AUCUN ordre à vous donner. Ni AUCUNE demande à vous faire quant à votre tenue, photo, actes, preuve de soumission, etc… Elle n’a pas à gérer vos amitiés. Au mieux, elle peut vous donner son avis sur tel ou tel, quand une personne est connue pour ne pas avoir une bonne réputation dans le milieu. - Soyons très clair aussi (en gros aussi, tiens..) : IL N’EXISTE PAS DE FORMATION DE SOUM ! (ni de Dom. Mais dans ce sens, c’est surtout à votre porte-monnaie qu’on en veut.). Au mieux, vous trouverez des personnes Dominantes très expérimentées, anciennes dans le milieu, avec pignon sur rue et professionnelles, qui proposent des stages, des initiations sérieuses. Mais généralement destinées aux personnes Dominantes, ou aux couples BDSM novices. Mais en aucun cas, ces stages “d’apprentissage” à la soumission au Domicile de la personne Dominante, coupée de tout, et de tous. Pour les personnes soumises, la seule “formation” que vous aurez sera votre éducation lors de votre noviciat par la personne Dominante à qui vous aurez offert votre soumission. Parce que votre éducation va permettre de faire grandir votre relation BDSM, ainsi que votre personne Dominante. Donc, une personne Mentor qui va vous expliquer qu’il exige ça ou ça, et c’est pour travailler telle ou telle notion de soumission, est un guignole. Juste une personne qui vous manipule pour obtenir de vous ce qu’il ne peut obtenir grâce à ses qualités de personne Dominante : votre soumission. Une fois sous son emprise, la suite est au "choix du client"... Plan c*ul, casser un couple pour récupérer une femme mariée, se servir de vous comme appat pour d'autres soumises, etc… Malheureusement, le pire n’est jamais décevant ! - Une personne Mentor n’est pas censée vous influencer dans vos choix outre mesure. Elle n’a pas à vous “forcer la main” pour que vous testiez telle ou telle chose. Elle propose, vous disposez. Sans qu’elle insiste. Une personne Mentor ne vous demandera JAMAIS de devenir sa soumise. (sachant qu'une personne Dominante ne fait de toute façon JAMAIS cette demande. Cf mon article “La demande, la première réédition"). Et donc, encore moins de vous presser, voire de remettre en cause vos motivations, si vous sentez que quelque chose cloche, et que vous demandez réflexion. Malheureusement, ma liste n’est sans doute pas exhaustive… Mais au moins, vous voyez l’essentiel En conclusion... On voit bien que le mentorat est une grande responsabilité pour la personne Mentor. Qu’elle demande du temps, de la patience, du dialogue, de l’échange. Mais aussi une implication toute aussi grande de la personne mentorée. De l’écoute, de la proposition, de la motivation à comprendre, chercher et réfléchir. Comme toute relation BDSM, en somme, me direz-vous… Et vous aurez raison. On se rend encore une fois compte que le BDSM reste un ensemble de relations hors normes, où la transparence, l’écoute, le respect, la confiance sont des ressorts indispensables Enjoy !
4 Commentaires
Caron Pascal
20/8/2021 12:40:36
Si le mentorat fonctionne entre soumis soumis et Dom Dom cela doit régler pas mal de soucis enfin avec le nombre de soumis les abus Domme sub/Bot doivent également être conséquent ?
Répondre
La Fille de Mars
31/8/2021 15:13:35
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Répondre
Gompo
19/9/2021 07:25:25
Bonsoir.
Répondre
19/9/2021 16:25:02
Bonjour,
Répondre
Votre commentaire sera affiché après son approbation.
Laisser un réponse. |
Mots Clefs
Tous
©LaFilleDeM@rs.
(english bellow) Site réservé à un public majeur et averti. Tous les contenus (Textes, Photos, images) du site sont placés sous la loi de la propriété intellectuelle. Les utiliser d'une quelconque manière sans autorisation vous expose à des poursuites Site reserved for a major and informed public. All site contents (Texts, photographs, pictures) are under the law of intellectual property. Use them in any way without permission could lead toprosecution Archives
Août 2022
|