Troisième volet de la trilogie d'article sur le SSC, Après les aspects Sain et Consensuel, la nécessité du côté "Sûr". Mais comment parler de « sûr », alors que dans la pratique du BDSM, les risques d'un accident, d'un traumatisme physique et/ou moral, de séquelles irréversibles sont omniprésents ? Est ce que ce n'est pas utopique ? Voici ma vision des choses. Puisse-t-elle vous faire avancer dans votre propre réflexion Déjà, en BDSM, il faut bien se dire que « Sûr » ne veut pas dire « Zéro risque ».
Encore et toujours, le BDSM est une façon de vivre une relation à l'autre de façon extrême. Donc, le lien est extrême, les pratiques sont extrêmes. Et il ne peut y avoir zéro risque par définition. Une pratique « sûre » est donc une pratique où la personne Dominante à justement intégré le fait qu'elle était potentiellement dangereuse. Elle ne la pratiquera pas sans avoir pris un maximum de précaution. Cela veut d'abord dire qu'elle maîtrise cette pratique. Que ce soit une pratique technique (fouets, bondage, shibari, breathplay, électricité, etc... La liste n'est pas exhaustive), ou « mental » dans le cadre de séance D/s pure, rien n'est anodin en BDSM. Et un accident peut très vite arriver. Donc, la personne Dominante se doit de se former à la technique avant de la pratiquer. Et elle ne s'essaiera sur sa personne soumise qu'une fois les bases acquises, voir même en présence de tiers expérimentés pour une toute première fois. Et rien de tel que les munch & play, les soirées et les clubs BDSM pour rencontrer des personnes expérimentés et apprendre ces techniques. Le net n'est pas non plus à négliger, avec ses forums et sites dédiés. Une pratique sûre va passer aussi par la connaissance que les personne Dominante va avoir d'elle même. En effet, impossible de dominer qui que ce soit, si on ne se domine pas soit même. Et être Maître de soi est un préalable incontournable pour être Maître de quelqu'un d'autre. La personne Dominante doit donc tout connaître de ses réactions, de ses fantasmes, de ses envies. Mais aussi humblement connaître ses manques, ses incapacités et ses failles. La personne Dominante se doit aussi d'être toujours en pleine possession de ses moyens. Cela veut dire qu'elle mettra un point d'honneur à ne pas pratiquer quoi que ce soit quand elle est fatiguée ou malade. Mais également (surtout ?) si elle est sous l'emprise de l'alcool, ou de toute autre substance altérant sa perception (stupéfiants, mais ne pas oublier les médicaments). C'est à ce prix qu'elle pourra agir de façon le plus sûre possible envers la personne soumise. Ensuite, il faut avoir une bonne connaissance de sa personne soumise. En effet, l'un n'est pas l'autre. Et si certains pensent qu'essayer une pratique sur soit même afin de savoir la maîtriser est la panacée, c'est un leurre à mon sens. Car chacun ne va pas réagir de la même manière, suivant même le moment, parfois. Une pratique sûre induit donc que la personne Dominante connaisse les réactions de la personne soumise, ou tout au moins sache faire preuve de psychologie et sache lire facilement en elle. C'est bien-sur d'autant plus indispensable dans le cas de pratiques SM pures, où le donneur ne connaît pas toujours bien la personne receveuse, car il n'est pas obligatoire que les deux protagonistes soient dans une relation D/s suivie également pour pratiquer ensemble. Parce que même si l'utilisation du code couleur et/ou du safeword, comme je le dis dans l'article sur le volet consensuel, permet aussi de sécuriser la séance, en s'assurant à tout moment que tout se passe bien pour la personne soumise, il faut aussi bien connaitre les limites et les interdits de la personne soumise ou receveuse. Idem en cas de maladie chronique telle que l'asthme, les allergies, les incapacités motrices, etc etc... D'autre part, il se peut qu'elle ne soit plus en mesure, ou en désir (de part le plaisir ressenti, le subspace ou l'envie de satisfaire la personne Dominante) de dire que ça ne va pas, ou que c'est assez. Il faut donc que la personne Dominante sache jusqu’où « aller trop loin » afin de ne pas infliger de blessures irréversibles. Il convient à la personne Dominante d'être en permanence « branchée » sur la personne soumise, en plus d'avoir eu une discussion avec elle avant, voir d'avoir fait une check-list écrite. Mais cela ne dispense pas d'avoir pris le temps d'expliquer la pratique et ses risques. Surtout si la personne est novice, ou si la pratique est abordée pour la première fois. Que ce soit elle qui la propose, ou que ce soit un souhait de sa personne soumise. En effet, du fantasme à la réalité, il peut y avoir une grande différence. La personne Dominante peut sous-estimer la résistance ou la réelle envie de sa personne soumise. et laisser des zones d'ombres est très risqué dans ce cas. De même, la personne soumise peut avoir une fausse idée de la pratique, qu'elle a peut-être vu sur internet ou même en soirée. car certaines pratiques maitrisées à l’extrême par certain peuvent donner une impression de facilité, aussi bien à prodiguer qu'à recevoir. Il est donc très important d'avoir toutes les informations en main avant de se lancer. Certains me diront que la surprise, c'est bien mieux. C'est vrai aussi. Mais si vous me permettez, gardez les surprises pour des pratiques plus softs, ou pour le moment où votre lien sera fort, que la confiance entre les personnes sera totale, et que vous vous connaîtrez très bien. Je pense avoir fait le tour des points qui me semblaient importants. En conclusion je redirais encore une fois que le risque zéro n'existe pas. Même dans la vie quotidienne, un accident est très vite arrivé. C'est donc encore plus vrai dans le BDSM. Il convient de garder cette évidence toujours à l'esprit. Pour plus de précision : - "SSC ? Qu'est-ce c'est ?" - "Sain, de corps et d'esprit" - "Consensuel, qu'on se le dise !"
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Août 2022
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