*Hi-Fi : High Fidelity – Haute Fidélité Cet article est le 3ème volet sur des articles que j'ai appelé « Les liaisons dangereuses ». En effet, je vous avais parlé de la place du sexe dans le BDSM, puis de celle des sentiments. Viens le moment de parler de fidélité. Mais que veut dire la fidélité en BDSM, pilier de la vie conjugal vanille depuis des lustres, puisque ces relations sont « hors normes ». Encore une fois, tout est question de point de vue. Mais en BDSM, on ne fait vraiment rien comme tout le monde... Je tiens à encore et toujours préciser que cet article ne représente que mon point de vue, et que je n'ai aucune velléité à le poser comme universelle. Chacun voyant midi à sa porte dans ce concept de fidélité. Seulement, je m'astreint ici à voir cette notion sous l'angle purement BDSM.
Déjà, pausons une distinction primordiale : Il ne faut pas confondre fidélité et exclusivité. L'exclusivité, c'est quand le couple BDSM ne fonctionne... Qu'en couple ! Le Maître ou la Maîtresse n'a pas d'autre personnes soumise, ni de play partner, et la personne soumise ne joue pas avec d'autres personnes Dominantes, ni n'est prêtée par son/sa Maître(sse) (une personne soumise, n'ayant qu'un(e) seul(e) Maître(sse), normalement... Mais bon... Je ne suis plus étonnée de rien...). Il va de soit que la notion de fidélité est donc dans ce cas très classique et globale. Mais même dans ce cas de figure, le couple BDSM peut ne pas être un couple « vanille » également... Mais alors, quid de la fidélité ? Un couple BDSM composé de personnes ayant par ailleurs une vie vanille n'est pas forcement à considérer dans l'absolu comme « illégitime ». Qu'ils aient des relations sexuelles ou non, ne change d'ailleurs pas grand chose à mes yeux, le lien BDSM étant un lien fort, supplantant les relations « charnelles ». Mais si les conjoints vanilles sont au courant de ce lien BDSM, sexualisé ou non, avec une autre personne, et l'acceptent, il n'y a pas tromperie. Et donc, la fidélité du couple vanille n'est pas entachée. De même si la personne soumise sait la vie vanille de sa personne Dominante. D'autres couples BDSM sont aussi des couples vanilles (on dit qu'ils vivent en 24/7, pour les néophytes), tout en n'ayant pas obligatoirement de relation exclusive. Mais pour autant, ils vont être d'une fidélité absolue l'un envers l'autre. Je m'explique. Certain(e)s Maître(sse)s ont en effet le goût d'avoir plusieurs personnes soumises. Ils ne sont pas pour autant infidèles, car chaque personne soumise a connaissance de l'autre, et chacune a sa place bien définie. Comme vu dans l'article « Plus on est de soum... », cela demande un certain nombre de préalables, mais la pluralité si elle est consentie en pleine transparence ne signifie pas une infidélité. Certain(e)s Maître(sse)s n'ont pas plusieurs personnes soumises, mais des personnes sous protection. Si habituellement, il n'y a pas de pratiques sous protection, il se peut que, en attendant que la personne soumise protégée trouve un Maître, la personne Dominante qui la protège pratique avec elle pour palier à un manque, à une envie profonde. Parce que, oui, trouver son Autre peut prendre du temps. Il n'est pas rare qu'une soumise reste une année, voir plus, seule, avant de trouver celui qu'il lui faut. Dans ce cas, rester sans pratiquer du tout est très frustrant. Et avoir une personne Dominante Bienveillante avec qui vous pouvez pratiquer en confiance est une bonne expectative. Dans ce cas, la transparence est très logiquement encore de mise. Et la personne officiellement soumise à la personne Dominante doit bien entendu être au courant, et avoir pu consentir à cet pratique. Non pas que la personne Dominante demande « la permission » à la personne soumise (Il/Elle n'a pas à le faire), mais bien qu'elle lui dise ses intentions, lui explique clairement les modalités de ces pratiques. La personne soumise peut à son tour dire ses limites à son Maître. - Soit ces limites elles sont identiques, et tout va bien. - Soit non, mais la personne Dominante accepte d'accéder aux désirs de sa personne soumise, et dans ce cas, tout va bien également. - Soit ils n'arrivent pas à se mettre d'accord, et dans ce cas, ils devront envisager la suite de leur lien sous un jour nouveau allant jusqu'à la possibilité de briser le lien, et de chacun reprendre sa liberté. Cela étant valable également dans le cas de figure où le/la Maître(sse) a une compétence particulière dans un domaine précis (shibari, fouet, braithplay, fireplay, etc...), et va donc être sollicité par des personnes soumises (désireuses d'essayer cette pratique), ou encore par des Maître(sse)s (dans le cadre de l'éducation de leur personne soumise, que ce soit pour une récompense, une punition, une découverte, etc... ). Vous l'avez compris, pour moi, la fidélité dans le BDSM se situe dans le respect de ses engagements de départ. Quels que soient ces engagements. Dans le respect de ce que l'on a promis à sa personne soumise au moment de la création du lien. Et si la relation est amené à évoluer d'une manière ou d'une autre, rester fidèle l'un à l'autre signifie de communiquer en toute transparence sur cette possible évolution afin que chacun puisse accepter ou non en toute connaissance et conscience. Parce que dans un BDSM SSC, la fidélité sera un des ingrédient du ciment du couple BDSM Enjoy !
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Août 2022
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